Avec l'arrivée des beaux jours, l'ambroisie, une plante allergène, fait son apparition. Alors pour lutter contre ce fléau, le département Santé de la Métropole de Lyon a annoncé des campagnes d'éradication de la plante.
Comme à chaque printemps, l’ambroisie refait son apparition. Chaleur, pluie, degré d’humidité... dans l’agglomération lyonnaise elle bénéficie de toutes les conditions qui lui permettent de se développer. Une prolifération problématique pour les personnes allergiques. Ce lundi 17 juin, la Métropole a alors annoncé les campagnes d'éradication de la plante, en cours et à venir.
Cette année, on constate un retard dans les signalements. L’ambroisie est peu sortie de terre du fait de la météo, qui après une fin d’hiver chaude, a laissé place à des épisodes de froid qui ont singulièrement ralenti le processus de pousse.
Mais ces deux dernières semaines, avec la chaleur, la plante fait sa réapparition. Au stade actuel, avant qu’elle ne gagne en taille, elle ne présente pas de problème pour les personnes allergiques. C’est à partir du mois d’août qu’intervient la libération du pollen (jusqu’à 2.5 milliards de grains de pollen sur un seul pied d’ambroisie) et le début du cauchemar pour les allergiques...
Saint-Priest, bon élève de l'éradication de l'ambroisie
Il n’y a peu d’amélioration notable entre 2017 et 2018 en termes d’éradication de l’ambroisie. Les résultats sont toujours assez moyens : l’an passé, dans la métropole, seuls 38 % des pieds d’ambroisie ont été détruits (un taux de destruction qui tombe à 15 % sur l’ensemble du territoire national).Les résultats sont très hétérogènes : de 80 % de destruction à Saint-Priest, ce qui en fait l’une de villes les plus efficaces de la métropole à 0 % dans neuf communes sur 59. Des petites communes en taille mais relativement étendues avec beaucoup de zones nature où l’ambroisie se développe avec facilité. Et qui n’ont pas les moyens de lutter contre son déploiement.
Rhône-Alpes : le territoire le plus touché par le phénomène
Le territoire Rhône-Alpin est le plus impacté. Plus 13 % de sa population est concernée par les allergies, à des stades plus ou moins élevés. Ramené à la métropole lyonnaise, cela donne de 120 à 150 000 personnes impactées.Côté coûts, le ministère de la santé estime à 41 millions d’euros les dépenses relatives à l’ambroisie dans la région dont 11 millions d’euros pour la seule métropole.
La Métropole demande l'aide de l'Etat
Face à l’ampleur de cette progression, due au changement climatique et aux modifications dans l’utilisation des sols, les élus métropolitains considèrent que son approche doit être nationale. Elle doit donner lieu à des aides financières de l’Etat pour aider les collectivités à mener à bien des campagnes d’arrachage et/ou employer les méthodes suisse et hongroise (financement des agriculteurs pour traiter les sols par leur retournement successifs pendant trois ans et ainsi éradiquer la présence de graines).Selon la revue Nature Climat Change, le développement de l’ambroisie en Europe sera multiplié par quatre d’ici à 2050. Des zones relativement épargnées jusqu’à présent pourraient être affectées par l’espèce invasive.
En septembre prochain, des campagnes d’arrachement collectifs seront organisées dans la métropole quatre samedis d’affilée.