Attaque de l'ultra-droite contre une conférence sur la Palestine à Lyon : sept sur huit gardes à vue se poursuivent

Huit hommes ont été placés en garde à vue ce 6 février à Lyon dans le cadre de l'enquête sur une violente attaque menée le 11 novembre à Lyon. Des militants de l'ultra-droite locale avaient attaqué un local qui accueillait une conférence consacrée à la situation à Gaza.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les huit suspects ont été interpellés le mardi 6 février au matin, à la demande d'un juge d'instruction par des agents de la police judiciaire et de l'antiterrorisme. Le parquet de Lyon annonce ce 7 février au soir, que la garde à vue a été levée pour l'un d'entre eux. Les sept autres se poursuivent. Elles pourraient durer 96 heures.

Sept blessés

Le soir du 11 novembre 2023, des dizaines de personnes vêtues de noir, le visage en partie masqué avaient tenté d'enfoncer la porte de la Maison des passages, une association située dans le quartier historique du Vieux Lyon à coups de mortiers d'artifice et de barres de fer, selon plusieurs témoins.

A l'intérieur, une centaine de personnes, dont des enfants et des personnes âgées, suivaient une conférence d'un médecin, et ancienne tête d'une liste intitulée Euro-Palestine, ayant travaillé à Gaza. L'attaque avait fait sept blessés, dont trois transférés à l'hôpital.

Un homme proche "de la mouvance ultra-droite" avait été interpellé le soir-même à proximité des lieux, en possession d'une batte de baseball, d'un poing américain et d'un protège-dents, selon le parquet. Il a été mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour violences aggravées et dégradations en réunion.

L'attaque avait été revendiquée sur une boucle Télégram d'ultradroite identitaire et néonazie par le "Guignol Squad", groupe informel coutumier des actions violentes à Lyon.
Cette action avait relancé les appels à dissoudre les groupuscules d'ultradroite actifs à Lyon, dont Les Remparts, bâti sur les cendres de Génération identitaire, un collectif dissous en 2021. 

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait assuré à l'époque que "d'importants moyens (étaient) mobilisés pour interpeller les auteurs" de ce coup de force. "Nous en tirerons les conséquences pour les structures incriminées", avait-il encore écrit sur X.

Des étudiants lyonnais ?

Selon un militant lyonnais de l'ultragauche, un des leaders locaux du syndicat étudiant "La Cocarde" fait partie du groupe interpellé mardi, une information qu'il n'a pas été possible de confirmer.

Dans un communiqué publié ce matin, Éric Carpano, le président de l'Université Jean Moulin Lyon 3, a mentionné la "vague d'interpellations intervenue hier parmi les mouvements identitaires". Il appelle à la "la dissolution de tous les groupements d'ultra-droite qui menacent gravement l'ordre républicain et la sécurité publique dans les universités".

Un communiqué en réaction, entre autres, aux condamnations prononcées contre plusieurs militants d'extrême droite par le tribunal correctionnel de Lyon pour violences avec arme à caractère raciste ce 6 février à la suite d'une agression raciste le 1er février, à la sortie d'un bar place des Terreaux dans le 1er arrondissement de Lyon. 

Depuis 2021, l'université "a engagé à de multiples reprises des poursuites disciplinaires contre des étudiants issus de ces mouvements parfois accompagnées d'arrêtés d'interdiction d'accès aux locaux, avec plusieurs signalements au procureur de la République et des alertes à la police pour des faits d'intrusion, ou des accusations d'intimidation et de menaces de violence", affirme son communiqué.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information