Le gouvernement va injecter 150 millions d'euros supplémentaires dans le programme "Territoires d'industrie", qui permet notamment de relancer de nouvelles activités dans des bassins frappés par des restructurations, a annoncé le Premier ministre Jean Castex, ce lundi 6 septembre 2021 à Lyon.
A huit mois de l'élection présidentielle, où le chômage et l'emploi restent des sujets essentiels, le Premier ministre Jean Castex a fait deux annonces sonnantes et trébuchantes lors du salon Global Industrie qui s'est ouvert ce lundi 6 septembre 2021 à Lyon et durera jusqu'à la fin de la semaine. D'abord, la prolongation de six mois des aides du plan France Relance à l'apprentissage, ensuite, l'ajout de 150 millions d'euros au programme "Territoires d'industrie" qui permet des aides publiques pour relancer des activités dans les bassins les plus touchés par les restructurations.
Lancée fin 2018 par l'Etat, la banque des territoires et sept opérateurs nationaux, "Territoires d'industrie" est un dispositif public pour accélérer le développement industriel et donner une nouvelle impulsion à des territoires en difficulté, villes moyennes et zones rurales pour la plupart. L'enveloppe initiale de 400 millions d'euros avait déjà été réabondee de 150 millions en mai 2021. Ce nouveau réabondement permettra de repêcher certains de ces projets, notamment dans les territoires les plus touchés.
Compte tenu du succès enregistré par cet outil, je vous annonce ma décision de redoter ce programme à hauteur de 150 millions d'euros pour soutenir des projets de qualité qui n'avaient pas pu être retenus, mais surtout pour renforcer spécifiquement le soutien aux territoires les plus durement touchés par les restructurations industrielles.
Plaidoyer en faveur d'un "choc de réindustrialisation"
Même si le mot réindustrialisation fait partie des mots-clés de la prochaine campagne électorale, le Premier ministre a admis l'état de "désindustrialisation" dans lequel se trouve le pays, révélé par la pandémie de Covid. La part des emplois industriels représentait "22%" du PIB en 1980, ce taux est tombé "à 13% en 2017", et le nombre de salariés de l'industrie est tombé à 3,2 millions contre 5,3 en 1980, a-t-il dit.
Dès 2017, le président de la République a fait de la réindustrialisation de la France une priorité.
— Jean Castex (@JeanCASTEX) September 6, 2021
Chacun l'a vu au @Salon_GI, ce volontarisme a porté ses fruits : pour la première fois depuis 30 ans, notre industrie a à nouveau créé des emplois dans notre pays. pic.twitter.com/nACcAYXdrM
Egalement présente à Lyon, la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher s'est prononcée en faveur d'"un choc de réindustrialisation". "Nous avons diminué de 40% l'empreinte CO2 de l'industrie ces dernières années en France, mais essentiellement en désindustrialisant : nous avons augmenté notre empreinte carbone globale puisque nous importons massivement des marchandises", a déploré Agnès Pannier-Runacher.
La reconquête industrielle est une priorité absolue.
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) September 6, 2021
Avec #FranceRelance et notre politique économique, nous œuvrons pour qu'au sortir de la crise nous ayons l'opportunité d'accélérer cette reconquête, pour poursuivre le choc de réindustrialisation que nous avons engagé.#GILyon21 pic.twitter.com/rnB5NdAEeb
L'accueil des industriels...
"La production industrielle a repris des couleurs, les carnets de commandes sont bien remplis", a acquiescé Alexandre Saubot, président de France Industrie, l'organisme qui représente l'ensemble du secteur. Mais il faudra longtemps pour "sortir de 30 ans de désindustrialisation" (...), "rembourser les dettes" de la crise et "retrouver une capacité d'investissement". Il demande la poursuite de la baisse des impôts de production, une accentuation de la simplification administrative pour les entreprises, ou encore un soutien clair et net au nucléaire pour décarboner l'industrie.