Ils ont décidé de claquer la porte du Rassemblement National suite à des querelles internes. Les dissidents créent un nouveau groupe politique, ce jeudi 16 décembre, nommé "Libertés, identité, souveraineté".
"On veut retrouver nos libertés". Quatre conseillers régionaux du groupe RN au conseil régional d'Auvergne Rhône Alpes ont décidé de quitter leur parti, pour créer un nouveau groupe : "Libertés, identité, souveraineté". C'est le résultat de batailles internes entre deux clans devenus irréconciliables.
Des divergences... Aux injures
Le nouveau groupe sera présidé par le conseiller régional Stéphane Blanchon, qui emmène avec lui ses homologues Vincent Lecaillon (Délégué départemental du RN), Christophe Boudot (Candidat du FN aux élections municipales de Lyon en 2014) et la conseillière Isabelle Surply. Ils quittent le parti RN suite à des querelles internes, évoquant des "difficultés de gestion en Auvergne Rhône Alpes" et "une cabale interne" contre eux. Ces dernières semaines, 2 clans étaient en effet apparus au sein des 17 conseillers régionaux RN de la région, dont l'affrontement s'est traduit par des messages injurieux sur Twitter suspectés de provenir de membres du RN, comme le dévoilaient nos confrères du Figaro récemment. Des différences étaient apparues dès le début 2020, entre partisans d'une droite conservatrice (considérés plus proches des proches de Marion Maréchal), qui quittent aujourd'hui le parti, et les partisans fidèles à la ligne de Marine Le Pen. La fracture se serait accentuée avec la rivalité entre Marine Le Pen et Eric Zemour dans la campagne présidentielle.
Deux clans irréconciliables
"On pense que le paysage politique va changer en 2022, c'est le moment de dépasser les clivages traditionnels et de rassembler", explique Stéphane Blanchon. Rassembler, c'est leur objectif, mais pour l'heure, c'est la division qui s'installe... Le projet de ces dissidents, c'est de "dessiner le nouvel échiquier politique de 2022.", notamment en se tournant vers une droite plus large, comme le courant radical porté par Eric Ciotti lors des primaires de la droite. Et surtout, profiter d'une forme de liberté retrouvée : "on veut sortir des logiques d'appareil. On n'avait pas de marges de manoeuvres au RN, il n'y avait pas droit à des courants. On ne veut pas être un groupe avec des obligations. Chacun sera libre d'appartenir au parti qu'il souhaite", promet-il. Pour l'heure, le groupe est constitué, mais ses positions politiques restent floues. Il faudra attendre les prochains votes au Conseil régional pour le distinguer de son parti d'origine. Le vote du budget à la région sera, dès ce jeudi, la première participation de ce nouveau groupe aux décisions régionales, et peut-être la concrétisation des divergences politiques entre les deux courants souverainistes.