Comme chaque année, à l'automne, les citadins assistent aux ballets de milliers d'étourneaux. Les oiseaux dessinent des formes onduleuses avant de venir se poser sur les arbres pour y passer la nuit. Mais, ces regroupements massifs posent de sérieux problèmes de nuisances sonores, olfactives et peuvent générer des dégradations.
Patrice est responsable des services généraux dans une entreprise du quartier de la Part Dieu, à Lyon. Chaque automne, il observe, impuissant, le ballet de ces milliers d'étourneaux qui se rassemblent et convergent, au soleil couchant, sur les arbres aux alentours.
C'est un fléau. On ne sait plus comment faire pour les éloigner. Les voitures sont recouvertes de fiente, ça sent mauvais et s'il se met à pleuvoir, ça devient dangereux, car le sol est glissant.
Patrice, responsable services généraux d'une entreprise
Des dortoirs en ville
La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), communique régulièrement sur ce phénomène. Plusieurs villes se posent des questions quant à "cette migration" automnale. L’étourneau sansonnet est un oiseau de taille moyenne. Il vit principalement dans des zones boisées. Espèce très sociale, il vit en colonie de plusieurs milliers d'individus.
À l’automne, les étourneaux viennent chercher dans le cœur des villes un lieu pour passer la nuit en toute sécurité. Ils recherchent principalement de la chaleur, de la lumière et l’absence de prédateurs, comme les rapaces. Les dortoirs sont donc majoritairement des parcs urbains.
LPO (Ligue de Protection des Oiseaux)
"Le pisotement"
En fin de journée, le ballet débute. Les oiseaux commencent par se rapprocher des sites qu'ils ont repérés, puis ils "fondent" littéralement sur les arbres pour se poser, en poussant des cris stridents, appelés le "pisotement".
Une présence gênante
Les problèmes générés par leur présence inquiètent. Nuisances sonores donc et olfactives, car leurs déjections sont particulièrement corrosives. Elles tombent sur des bâtiments et des véhicules, pouvant ainsi fortement endommager les carrosseries. De plus, la pluie les rend particulièrement glissantes et malodorantes. Elles attirent également d'autres espèces qui viennent les dévorer, comme les pigeons et les rats.
Difficile à déloger
L'effarouchement est l'une des méthodes les plus usitées. Elle consiste à "stresser" les volatiles en produisant des bruits forts, après le coucher du soleil et tôt le matin, au réveil.
Mais cette solution a ses inconvénients, "le problème est déplacé et non résolu" selon l'association.
Aussi simple que cela puisse paraître, il est plus facile d’empêcher les étourneaux de s’installer sur une zone que de les en déloger. Avant d'intervenir sur une population d'étourneaux, il est indispensable de préparer un nouveau site dortoir.
Ligue de Protection des Oiseaux
L'autre technique consiste à utiliser les prédateurs naturels, comme les rapaces. Dans le quartier de la Part-Dieu, plusieurs couples de Faucons ont élu domicile, en haut des tours. Mais leurs présences ne semblent pas intimider les étourneaux. Patrice, responsable des services généraux dans le quartier d'affaire, espère qu'avec la création "d'une forêt urbaine", le problème se déplacera. Sauf à ce que de nouvelles colonies découvrent de nouveaux dortoirs.