Un programme scientifique participatif a permis de confirmer la présence d'une méduse d'eau douce au jardin botanique de Lyon. La présence de cette espèce encore méconnue a été rendue possible grâce au travail d'un scientifique, d'un professeur de collège avec ses élèves et du parc de la Tête d'Or.
La méduse d'eau douce a été observée pour la première fois en France en 1891 dans les bassins du parc de la Tête d'or à Lyon. Elle a fait l'objet de nombreuses publications au cours du XXe siècle.
Un programme scientifique a récemment lancé un appel afin d'établir un état des lieux de sa présence sur le territoire national. Un programme qui a séduit un professeur de sciences d'un collège du nord de la France. Avec ses élèves, en lien avec un chercheur, ils sont revenus sur la trace de la méduse, à Lyon.
"Bingo ! Elle était là !"
"Un professeur est venu nous voir avec cette idée de retrouver cette méduse dans le cadre d'un projet de sciences participatives", explique Juliette Babin, responsable du jardin botanique de Lyon.
En étudiant la bibliographie, on a appris qu'elle avait été observée dans le bassin Victoria. Ils voulaient savoir si elle était toujours là et : bingo ! Elle était là ! Ce qui est intéressant, c'est ce programme de recherche, on a à cœur d'y participer pour mieux connaître cette espèce et de pouvoir transmettre.
Juliette Babin, responsable du jardin botanique de Lyon.
Ce programme d'étude de la méduse d'eau douce a été lancé par un comité de scientifiques, dont Guillaume Marchessaux fait partie. Il est l'auteur de nombreuses publications, dont celles sur la méduse d'eau douce.
Des recherches pédagogiques
Le chercheur compte sur les observations participatives pour en savoir plus sur cette espèce méconnue afin "de mieux comprendre l’écologie de cette espèce dans les eaux continentales françaises".
Christophe Mathieu, professeur de collège, a aussitôt pensé à ses élèves et a répondu à l'appel : "on a une passion commune, on a réfléchi pour faire entrer ces recherches dans le cadre d'un enseignement" explique-t-il.
On connaît très peu de chose de cette créature, elle est résistante. Elle a échappé aux regards des scientifiques. Elle peut rester cachée à l'état de polype. On a réalisé des "pièges" pour vérifier sa présence dans le bassin du parc à Lyon, et on a pu l'observer.
Christophe Mathieu, professeur de collège
"La taille d'une pièce de deux euros"
Un flotteur blanc, avec des fils de pêche, a été installé dans l'eau du bassin Victoria, dans les serres du parc de la Tête d'or. La récolte a été bonne. La Craspedacusta sowerbii (du nom de son découvreur William Sowerby, à Londres en 1880), est une méduse toute petite. "Elle a un cycle de vie particulier, en deux stades. Non sexué et sexué. La taille adulte ne dépasse pas la taille d'une pièce de deux euros" détaille la responsable du jardin botanique.
Elle s'étonne encore de sa présence dans l'eau du bassin, "il est nettoyé tous les ans".
"Une méduse légendaire"
La méduse, à nouveau repérée, le travail des scientifiques va pouvoir prendre le relais pour connaître sa biologie.
Le professeur aimerait pouvoir la mettre en culture en aquarium pour pouvoir l'exposer, "car elle existe à l'état microscopique pour l'instant".
Il se réjouit d'avoir élucidé le mystère de cette méduse "légendaire" découverte au siècle dernier et redécouverte en 2024, à Lyon.