L'épisode cévenol qui a frappé une grande partie du pays le 17 octobre dernier n'est pas terminé. Météo France confirme un risque de nouvelles précipitations à compter de cette fin de semaine sur le Rhône et l'Ardèche. Un épisode sans doute moins virulent est attendu. Face à ces risques naturels d'inondations, des communes investissent pour l'aménagement de leurs cours d'eau.
Un nouvel épisode pluvieux est annoncé par Météo-France pour cette fin de semaine. Les habitants près des cours d'eau s'inquiètent, même si l'incertitude demeure concernant les quantités. Après les fortes pluies de la semaine dernière, les terres sont gorgées d'eau.
Les images des rues inondées, des voitures emportées ou des maisons encrassées sont encore bien présentes.
Le syndicat d'aménagement de l'Yzeron est vigilant et appelle les riverains du cours d'eau à témoigner via son site Facebook.
Une stratégie pour lutter contre les crues
Le risque d'inondation est en constante augmentation et constitue le 1ᵉʳ risque naturel en France. Face à ce risque, dont le coût annuel est estimé à plusieurs centaines de millions d'euros chaque année, l'État, l'Europe et les collectivités locales ont décidé de se doter d'une stratégie nationale. Exemple à Oullins, où des aménagements autour de l'Yzeron ont été réalisés pour lutter contre les inondations.
Dans ce reportage, tourné en mars 2015, le syndicat d'aménagement de l'Yzeron, le sénateur maire d'Oullins ou la directrice des territoires du Rhône s'exprimaient sur les moyens de lutte contre les crues.
Redonner à la nature toute sa place
L'urbanisation galopante a contraint les cours d'eau en milieu urbain. Au XIXe siècle, on les cachait, en les emmurant, en les canalisant, ils se transformaient alors en véritables "gouttières". On pensait dissimuler leur rôle de déversoir des eaux usées.
Ainsi, l'Yzeron à Oullins a connu ce sort. Mais, les inondations successives (les plus récentes datent des années 2000), ont poussé les collectivités à réagir.
Le 17 octobre dernier, lors de l'épisode cévenol, le cours d'eau a atteint un débit de 70 m³/sec.
Grâce aux aménagements réalisés, la rivière a grossi, sans pour autant déborder. Entre 2012 et 2022, les berges bétonnées ont été cassées, le lit agrandi et végétalisé, les murs rehaussés.
Restaurer le lit d'une rivière, ça consiste à lui redonner ses fonctions naturelles. On joue sur trois paramètres. Le sédiment : on remet de la terre et des galets là où il n'y en avait plus. La vitesse d'écoulement en créant des retenues. La profondeur en creusant et en élargissant le lit.
Stéphane Guérin, directeur du SAGYRC, en mars 2015.
Coût de l'opération : 22 millions d'euros. Sans doute le prix à payer pour éviter les crues, mais cela risque d'être insuffisant face à une crue dite centennale, soit une probabilité sur cent qu'elle se produise sur une année. D'autres travaux sont prévus comme des zones d'expansion des crues, des mini-barrages ou la déconnexion des réseaux d'eaux usées.