Lyon figure parmi les villes les plus chères de l'hexagone pour les étudiants. Elle est la quatrième ville la plus chère avec près de 842 euros de dépenses mensuelles. Le syndicat étudiants Unef a publié ce lundi 17 août son classement des villes les plus onéreuses pour étudier.
Pour établir ce classement, l'Unef s'est basé sur le coût des logements, des transports et des dépenses courantes. Le syndicat étudiant a intégré dans son classement un "socle" de dépenses courantes identique pour toutes les villes : il est estimé à 330 euros par mois. C'est donc surtout le logement qui fait la différence, puisque la variation des loyers dépasse le simple au double entre Brest (322 euros) et Paris (795 euros).
Sans surprise, la capitale arrive largement en tête du classement avec 1124,33 euros de moyenne à dépenser chaque mois pour ses étudiants. Paris est talonnée par Saint-Quentin-en-Yvelines (987,41 euros) et Saint-Denis (985,41 euros). Lyon figure en quatrième position du classement des villes universitaires les plus chères avec 842,67 euros. Selon le classement de l'UNEF, Clermont-Ferrand et Brest arrivent en queue de peloton.
Augmentation du coût de la vie étudiante (UNEF)
Selon une enquête publiée par l'UNEF vendredi 14 août, le coût de la vie étudiante a augmenté de 8,4 % depuis le début du quinquennat en 2012, jusqu'à atteindre 800 euros par mois en moyenne pour un étudiant qui a son propre logement. Un montant qui correspond à 48% du revenu médian. L’étude prévoit une nouvelle hausse de 1,1 %, soit une progression supérieure à l’inflation (environ 4 fois l'inflation).Conséquence : des étudiants dans l'obligation de travailler pour financer leurs études. "Parce qu’ils peuvent difficilement compter sur leur famille pour financer leurs études, 50% des étudiants sont contraints d’exercer une activité salariée au cours de l’année universitaire," indique le rapport. Une activité salariée qui diminue de onze heures en moyenne par semaine le temps qu'ils pourraient consacrer à leurs cours ou à leurs révisions. Une activité qui selon le syndicat étudiant se fait "au détriment de leur réussite".
Le rapport souligne également une hausse de la Sécurité sociale, des mutuelles étudiantes, des transports, des repas au restaurant universitaire, de l’électricité... etc. "L'augmentation du coût de la vie étudiante est d'autant plus problématique que le gouvernement n'a pour l'instant prévu aucune mesure sociale pour la rentrée", rappelle l'Unef. Le syndicat réclame, notamment, pour éviter "une nouvelle hausse de la précarité étudiante", un élargissement du système d'aide sociale, une revalorisation de 5% des bourses, un doublement des aides d'urgence à destination des étudiants autonomes de leurs parents ainsi qu'un investissement dans le service public des CROUS pour lui permettre de remplir ses objectifs de construction de logement étudiant et garantir une restauration à tarif social.
Pour la Fage, un coût de la rentrée universitaire en baisse mais les inégalités persistantes...
"En septembre 2015, la rentrée étudiante coûtera en moyenne 2335.45 euros à un étudiant, soit 7% de moins qu'en 2014", informe l'organisation étudiante dans son indicateur du coût de la rentrée étudiante diffusé ce lundi 17 août.Principale explication de la baisse des dépenses de rentrée: l'encadrement des frais d'agence, désormais réglementés par la loi Alur (pour l'Accès au logement et un urbanisme rénové). Ils représenteront, selon la Fage, "une économie de 42.25% passant d'un coût moyen de 447.85 euros en 2014 à un coût moyen de 258.63 euros en 2015".
Le gel des frais d'inscription pour la rentrée universitaire 2015-2016 contribue également à la diminution du budget rentrée. En revanche, "le coût de la vie (frais mensuels et récurrents) est en stagnation", note la Fage.
La Fage prend en compte dans son calcul les frais de la vie courante (loyer et charges, repas au restaurant universitaire, téléphonie/Internet, transports, loisirs, alimentation, vêtements etc), mais aussi les dépenses spécifiques de la rentrée (droits d'inscription, cotisation à la Sécurité sociale, complémentaire santé, frais d'agence, assurance logement...). La Fage note que les inégalités continuent de s'accroître, avec par exemple l'augmentation "parfois exponentielle" des frais d'inscription dans certaines formations privées comme les grandes écoles et écoles d'ingénieurs...
Intervenants
1 - Grégory Justin, étudiant
2 - Vincent Labouret, Directeur du Crous de Lyon
3 - Emma Caullireau, Vice-présidente de Gaelis