Conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme: à quoi ça sert ?

A Lyon, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme va tenter d'ici jeudi 10 octobre de collecter 14 milliards de dollars pour financer ses actions, un "défi" nécessaire pour venir à bout des épidémies de sida, paludisme et tuberculose d'ici à 2030.

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La 6e conférence "de reconstitution des ressources" du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, pour la période 2020-2022, s'ouvre ce mercredi après-midi, 9 octobre, au Centre de congrès de Lyon. Mais les rencontres ont débuté ce matin. La France est cette année le pays hôte de la conférence. Cet événement international doit réunir 700 participants, dont 10 chefs d'Etat et de gouvernement, principalement africains. Parmi les personnalités présentes, on notera la venue à Lyon du milliardaire Bill Gates, premier contributeur privé à l'organisme via sa fondation, et celle du chanteur Bono (membre du groupe irlandais U2), co-fondateur de l'association RED. C'est la première fois que la France accueille cette conférence. 
 

Collecter 14 milliards de dollars pour lutter contre trois épidémies majeures 

Durant ce rendez-vous lyonnais, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme va tenter de collecter 14 milliards de dollars (12,8 milliards d’euros) pour la période 2020-2022 afin de financer ses actions. L'objectif affiché est ambitieux : venir à bout de ces trois épidémies d'ici dix ans, soit d'ici à 2030.
Ces trois principales maladies infectieuses constituent une menace pour la santé mondiale. C’est donc un rendez-vous crucial qui débute ce mercredi à Lyon pour le combat contre ces trois maladies qui font globalement quelque trois millions de morts par an. A titre d'exemple, le paludisme tue un enfant toutes les deux minutes dans le monde, notamment en Afrique Subsaharienne et en Asie. Selon l’association Aides, chaque minute, quatre personnes sont contaminées par le VIH et deux meurent du sida dans le monde. Chaque année, près de 40% des personnes atteintes de tuberculose, ne sont ni dépistées, ni traitées. Actuellement les trois grandes pandémies font près de trois millions de morts par an, dont 1,6 million pour la tuberculose en 2017 et plus de 435.000 pour le paludisme. En 2018, près de 38 millions de personnes vivaient avec le VIH et le nombre d'infections, de l'ordre de 1,7 million, "reste inacceptable", selon le Fonds.

Ce montant de 14 milliards de dollars a été fixé en janvier dernier par le Fonds mondial. Il permettrait d'épargner 16 millions de vie.
 

Des millions de vies sauvées depuis 2002


Créé en 2002, ce Fonds est un partenariat original entre Etats, société civile, secteur privé et malades. Ses fonds sont pour moitié affectés à la lutte contre le sida et pour moitié au paludisme et la tuberculose.
Dans son dernier rapport, en septembre, l'organisme revendiquait 32 millions de vies sauvées depuis sa création. Le Fonds finance des programmes locaux dans plus d'une centaine de pays. L'argent n'est pas versé directement aux Etats. Le Fonds a notamment permis de placer 18,9 millions de personnes sous traitement anti-VIH, de tester et traiter 5,3 millions de patients atteint de la tuberculose, et de distribuer 131 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide afin de protéger du paludisme. Le Fonds a fait reculer de 40 % le taux de décès annuels dus au sida, à la tuberculose et au paludisme.

A l’occasion de la conférence de Lyon, le Fonds mondial a demandé aux États donateurs d’augmenter de 15 % leur contribution. Le milliardaire américain Bill Gates, principal donateur privé du fonds a relevé de 600 à 700 millions de dollars l'apport de sa fondation pour les trois prochaines années.

 

Qui sont les principaux donateurs?


Une quinzaine de pays donateurs ont déjà annoncé leur contribution, permettant d'assurer les trois-quarts du montant final. Les États-Unis conserveront leur rang de premier donateur avec un apport en hausse de 9% à 4,68 milliards de dollars voté par le Congrès, qui reste à officialiser.
Le Royaume-Uni, deuxième contributeur pour la période 2016-2019, a annoncé un montant de 1,44 milliard de livres (environ 1,7 milliard de dollars), en hausse de près de 20%. L'Allemagne, qui occupe le quatrième rang des donateurs, apportera 1 milliard d'euros (environ 1,1 milliard de dollars), soit une augmentation de 18%.
 

Quelle sera la contribution de la France ?


L'atteinte de l'objectif final des 14 milliards de dollars dépendra donc des montants engagés par le secteur privé et par la France, un des fondateurs du Fonds et deuxième donateur historique. Mais la somme de 14 milliards de dollars est déjà jugée insuffisant par de nombreuses ONG qui s'appuient sur l'estimation d'experts indépendants, calculant qu'il faudrait 16,8 milliards à 18 milliards de dollars pour parvenir à relever le défi.
La France n'a pas augmenté sa contribution depuis 2010. Elle s'élève à 1,08 milliard d'euros. La semaine dernière, 200 ONG ont signé une tribune dans Le Monde appelant la France à augmenter sa contribution "d'au moins 25%". Cette hausse, qui correspond à 270 millions de plus par rapport au montant
actuellement versé par la France. Jeudi matin, Emmanuel Macron qui préside cette conférence de restitution du Fonds mondial, annoncera le montant de la contribution de la France.

A Lyon, le week-end dernier, le militant Jérémy Chalon a bouclé son défi sportif  "la Boucle du Ruban Rouge". Un défi pour demander une augmentation de 25% de la contribution financière de la France au Fonds Mondial de lutte contre le sida.
 

Aides interpelle le président Macron


L'association Aides a lancé mercredi une campagne pour interpeller le président Emmanuel Macron et demander une hausse de 25% du financement de la France au Fonds mondial. A la mi-journée, devant le centre de conférences lyonnais qui abrite les débats, plusieurs dizaines de militants ont déployé un ballon géant en forme de gélule sur lequel était inscrit: "Sida: 16 millions de vies à sauver, E. Macron, RDV le 10 octobre". Un "die-in" a été organisé, les militants simulant des victimes du sida. Les militants ont ensuite été dispersés dans le calme par les forces de l'ordre.
Des militants de l'association AIDES interpellent le président Macron à l'occasion de la 6e conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme. © JP.Savart
 

Rencontre avec Elvis et Cindy, bénéficiaires directs du Fonds mondial

Elvis et Cindy, présents à Lyon sur invitation d'associations. Ils assisteront aux débats de la 6e Conférence de reconstitution du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme - 9/10/19 © France 3 RA

Elvis et Cindy ont directement bénéficier du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Ils sont présents à Lyon à l'occasion de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial. Ils ont été invités par différentes associations. Elvis et Cindy vont suivre les différents débats durant ces deux jours. Ils sont en quelque sorte les porte-paroles des bénéficiaires de ce Fonds. 
Cindy, qui vit à l'Ile Maurice, a commencé à prendre de l'héroïne à l'âge de 22 ans. Depuis 10 ans, c'est le Fonds mondial qui permet à cette mère de six enfants de prendre de la Méthadone, un produit de substitution à cette drogue. Membre du Collectif "Urgence Toxida", elle exhorte les acteurs politiques et économiques internationaux à financer davantage le Fonds mondial. "Nos vies en dépendent," explique la jeune femme, "nous ne sommes pas que des gens qui prenont des drogues, nous sommes des mères et des pères de famille. C'est important pour nous d'avoir ce financement, ça aide à sauver des vies."

De son côté, Elvis vient du Burundi, dans son pays l'homosexualité est criminalisée. Chassé de chez lui très jeune, il doit se prostituer pour survivre. La contamination par le virus sida est une épée de Damoclès. Dans ce pays, le Fonds mondial a financé de grandes campagnes d'information et de distribution de préservatifs. "C'est grâce au Fonds mondial qui avait disponibilisé le kit préventif  et grâce à la sensibilisation que j'ai pu traverser cette période sans avoir attrapé le VIH," explique le jeune homme qui était âgé de 19 ans à l'époque. Agé aujourd'hui de 30 ans, il espère aussi une hausse des subventions en faveur du Fonds mondial, "pour sauver les générations à venir". 


La capitale des Gaules soutient la Conférence

Lyon s'habille de rouge pour accueillir la Conférence "de reconstitution des ressources" du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
 
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