Lise Bourdeau-Lepage, enseignante-chercheuse à Lyon, a lancé une enquête pour connaître les effets du confinement sur les français. D’après les premiers résultats bruts, le bien-être a baissé et les liens sociaux se transforment.
Enfermées dans leur appartement, leur maison, à la ville comme à la campagne, près de 12 000 personnes ont répondu au questionnaire mis en ligne par Lise Bourdeau-Lepage. La chercheuse de Lyon 3 a produit ce questionnaire afin de connaître les effets du confinement sur la population française. "Je voyais que la ville commençait à se vider, je me suis alors demandé ce qui se passait chez les gens, comment ils adaptaient leur quotidien à leur domicile", relate l'enseignante-chercheuse. Elle a décortiqué les réponses de 8 158 personnes.
Les 1e résultats de l'enquête #confinement & effets sur le quotidien : https://t.co/0Rg19b8ADp sont disponibles ici : https://t.co/6BjfrkxLma #Covid_19 #Covid_19fr #bienêtre #COVID19 pic.twitter.com/s6CsLqOWIK
— Bourdeau-Lepage Lise (@lblepage) April 25, 2020
Une détérioration du bien-être
Dans cette enquête, un mois après le début du confinement, le bien-être des français apparaîtrait en baisse. "Pour près de la moitié d'entre eux, ils se sentent plus tristes que d'habitude, plus fatigués et font plus d'insomnies", explique la chercheuse. Avant le confinement, les deux tiers estimaient avoir un niveau de vie très satisfaisant. Ils sont moins d'un quart aujourd'hui. Une partie pourrait s'expliquer par une situation financière difficile ou incertaine - précise Lise Bourdeau-Lepage.
En effet, 13% ne savent pas si leur salaire sera maintenu et 17% savent qu'il ne va pas l'être.
Des interactions sociales transformées
Si le confinement a pour principe de limiter les interactions sociales physiques, il n'en est rien pour les échanges à distance. Et ces derniers sont largement favorisés, montre l'enquête.Les répondant interagissent plus par internet et d'avantage avec leur noyau dur, c'est à dire avec la famille puis les amis proches - détaille la chercheuse.
Il y a deux fois plus de personnes qui appellent un membre de leur famille tous les jours. Au-delà des amis proches, par contre, il y a une diminution des intéractions.
L'enquête montre que la vie sociale change. L'entraide avec la famille ou avec les voisins est plus prégnante et les manifestations (des balcons) pour soutenir les soignants permettent de maintenir le lien. C'est le cas aussi des apéros virtuels. Un tiers des répondants affirment y participer.