Les discothèques de Lyon sont à l'arrêt depuis presque un an, et l'horizon semble bouché pour penser à une prochaine réouverture. En attendant la fin de la pandémie, il y a ceux qui patientent et tentent de survivre, et ceux qui changent déjà d'activité.
La lumière ne tourne plus depuis bientôt 1 an, et les salles restent désespérément plongées dans le noir: sur la Métropole de Lyon une quarantaine de boîtes de nuit sont fermées à cause du Covid. Toutes sont dans une situation financière très critique. C'est le cas du "Barrio", dans le quartier des Brotteaux à Lyon. Bertrand Dalle, son propriétaire, affiche une dette de 500.000 euros : "On n'a pas touché d'aide du tout les premiers mois. Il y a le P.G.E. (le Prêt Garanti par l'Etat). Mais c'est un prêt, qu'on va rembourser, c'est de l'endettement."
La semaine dernière, le gérant a pu bénéficier d'une aide équivalent à 20% de son chiffre d'affaire sur un an : "ça permet aujourd'hui de couvrir une bonne partie des charges. Mais ça ne comble pas du tout le trou abyssal que l'on a fait avant."
Se transformer pour survivre
A Brignais, un autre établissement a dû se transformer: "La Villa" était une boîte de nuit, ce sera dorénavant un restaurant. Il a fallu arrêter toute la partie animation et évènementiel. Pour le gérant Aurélien Liveneau, également de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie du Rhône : "C'est là tout le drame. On avait une activité festive, et de mariage, qu'on a arrêté pour la partie restauration. On restera un restaurant à la réouverture. Aujourd'hui on voit que l'activité danse et discothèque est discriminée, tout a été fait pour les bars et restaurants. La partie discothèque est au point mort depuis presque un an. On nous promet plein de choses. Il y a 12 mois de loyers qui sont passés par là, et 12 mois de congés payés."
1 établissement sur 4 en train de disparaître
En attendant la fin de la pandémie, les discothèques françaises se disent prêtes à se muer en "centres de vaccination d'urgence". Selon le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs, "aucun autre commerce n'est aussi bien adapté à l'accueil d'un public avec distanciation et règles de sécurité". Selon le président du SNDLL Patrick Malvaes, au 20 janvier 2021, "plus de 100 liquidations et 300 procédures de redressement ou décision de fermeture volontaire affectent le secteur" et "413 discothèques sont en train de disparaître définitivement selon toute vraisemblance, soit une discothèque sur quatre". "La réouverture des discothèques, comme pour tous les commerces de France, devient une nécessité absolue". Toutefois la pandémie rend "actuellement impensable" une "ouverture des établissements en mode dégradé avec protocole", admet le syndicat des discothèques.