Coronavirus : de l'entretien des espaces verts pour supporter le confinement

Les entreprises d'espaces verts ont une dérogation pour continuer leur activité. Les jardiniers doivent néanmoins respecter des mesures sanitaires draconiennes. Du doigté et de la rigueur en plus de la main verte!

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Un bruit de tondeuse à gazon vient rompre le grand calme qui s’est emparé du voisinage depuis l’application du confinement obligatoire, annoncé par le président de la République lundi 15 mars. Un bruit de vie, qu’habituellement personne ne remarque…

Comme une grande partie de mes collègues de la rédaction de France 3 à Lyon, je suis confinée chez moi : mon tour n’est pas encore venu dans le roulement des équipes de reportage, mis en place pour continuer de vous informer.

Ma résidence a la chance de posséder un grand espace vert. Et comme je suis aussi élue du conseil de copropriété, la société qui s’occupe de l’entretien nous a envoyé un mail nous informant de la poursuite de son activité, nous interrogeant sur notre volonté que le service soit assuré comme prévu.
Ce jeudi 19 mars à midi, Grégoire Ferlin et Samuel Dormoy, jardiniers de la société Pistyles sont arrivés masques sur le nez et couvre-chefs de rigueur, sans oublier les gants, pour une heure de tonte et de débroussaillage.

Tous leurs outils ont été désinfectés, ainsi que leur camion. Et surtout ils s’attachent à garder une bonne distance entre eux deux, et vis-à-vis des habitants qu’ils rencontrent.
 

Les jardiniers de l'entreprise Pistyles continuent leur activité pour rendre le plus agréable possible les espaces verts des copropriétés, lieux de ressourcement pour les habitants confinés. Bien protégés, Grégoire et Samuel respectent une bonne distance entre eux. ©Myriam Figureau/ France 3 Rhône-Alpes

Sur les 7 jardiniers, dont un apprenti, que compte la société coopérative, quatre seulement travaillent. Il a donc fallu adapter le planning des interventions. Ainsi, dans notre résidence, ne feront-ils cette fois que de la tonte, du débroussaillage et de la taille des rosiers.


En toute sécurité

Le décret en vigueur autorise les entreprises d’espaces verts à continuer leur travail mais en l’adaptant avec les mesures sanitaires indispensables. « Surtout il nous a fallu assurer la sécurité de mes collègues qui travaillent au quotidien ainsi que des usagers du jardin », précise Benjamin Porte, manager opérationnel chez Pistyles. «Cela passe d’abord par respecter très strictement les « gestes barrière », que nous respectons déjà hors période de coronavirus. De même la distance entre les jardiniers et avec les gens qui viennent à notre rencontre. En effet notre société coopérative encourage une gestion concertée des espaces et jardins urbains don nous nous occupons. Ensuite nous procédons à .désinfection de l’ensemble du matériel que les jardiniers sont amenés à utiliser. Une première vague et ensuite une désinfection à chaque passage de mains. L’idée c’est que chaque jardinier garde le plus longtemps possible l’outil qu’il a pris dès le début de la journée. Et s’il doit passer d’une main à une autre, il est systématiquement désinfecté. »


« Il faut cultiver son jardin »


La société Pistyle, née en 2015, est une SCOP, une société coopérative où la majorité des salariés sont aussi des associés. Elle travaille en respectant une méthode d’ « approche humaine » des jardins, considérés comme des lieux de vie. Et donc l’entretien est fait en y associant très largement les habitants. Elle compte une centaine de clients, principalement des copropriétés mais aussi quelques particuliers et des entreprises comme la SNCF.

Alors bien sûr, en ces temps de confinement, les contacts avec les riverains qu’elle privilégie d’habitude sont limités. Et dans un premier temps je me suis demandé si continuer à entretenir les jardins n’était pas un peu dérisoire ?
« Nous-mêmes on s’est posé la question », sourit Benjamin Porte. « Chez nous on partage une ambition commune : la promotion de la diversité et de la nature en ville à travers des opérations de gestion écologique et participative de jardins urbains. Et on s’aperçoit dans ce contexte que les jardins sont des lieux privilégiés dans lesquels les gens peuvent s’aérer tout en respectant les conditions du confinement. Donc cela peut paraitre dérisoire mais c’est aussi prioritaire pour pouvoir proposer un espace de ressourcement ».
Des lieux qui doivent donc être le plus agréable possible !
L’injonction de Voltaire dans la bouche de son personnage Candide, « Cultivons donc notre jardin », soyons heureux modestement en ces temps troublés, ne m’a jamais paru aussi pertinente. Tiens, une bonne idée de lecture !

Retrouvez l'interview in extenso de Benjamin Porte, manager opérationnel de la société coopérative Pistyles, réalisée via Skype. 
 
Benjamin Porte,manager opérationnel de l'entreprise Pistyles ©Myriam Figureau/France 3 Rhône-Alpes

 
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