La situation sanitaire en Martinique continue de se dégrader. Afin de soulager le système de santé au bord de la défaillance, 12 personnels soignants volontaires des HCL sont partis mardi 10 août 2021 de Lyon pour prêter main forte à leurs homologues antillais.
Alors que la Martinique s'apprête à se reconfiner de manière stricte à partir du 11 août 2021 pour endiguer la progression de l'épidémie, 240 personnels soignants se rendent mardi 10 août depuis la métropole pour prêter main forte à leurs collègues, durant une quinzaine de jours, dans les hôpitaux saturés. Parmi eux, 12 sont employés aux Hospices Civils de Lyon et sont partis dans la matinée depuis la gare Part-Dieu.
"Je m'attends à beaucoup de difficultés. [...] J'espère apporter un peu de soutien aux collègues déjà mobilisés depuis un moment" nous souffle Céline Chéreau, infirmière à l'Hôpital de Charpennes. Elle et ses 11 collègues lyonnais ont été sélectionnés parmi la centaine de volontaires au sein des effectifs des HCL.
Engagement et exemplarité
Volontaires, motivés et surtout conscients de ce qui les attend. "On sait qu'on part pour travailler et être confinés", explique Pagna Ken, infirmière à l'Hôpital Lyon Sud. "On sait que cela ne sera pas des conditions faciles", poursuit celle qui compare son futur engagement à la situation professionnel similaire des soignants "au premier confinement."
Un engagement que souligne Guillaume du Chaffaut, directeur général adjoint des HCL, présent lors de leur départ. "La situation est très difficile dans les Antilles, et plus particulièrement en Martinique où ils vont être mobilisés. Ils le savent et sont prêts à se mobiliser, y compris sur des congés. Il faut saluer cet effort de grande solidarité qu'ils font. Ils savent à quoi s'attendre et le fond avec beaucoup d'engagement et d'exemplarité."
Tous n'ont, effectivement, pas hésité à sacrifier leurs jours de congés. Le Docteur Judith Catella, médecin vasculaire interniste à l'Hôpital Edouard Herriot, témoigne : "Même s'il a été un peu déçu que l'on perde la moitié des vacances que l'on devait avoir avec les enfants, mon mari a été assez compréhensif", nous explique-t-elle. Ses enfants n'ont, eux, pas réalisé ce qui se passe selon elle tandis que sa soeur lui a dit qu'elle été fier d'elle. "Ce n'est pas tellement l'objectif mais ça fait plaisir" admet-elle.
La situation en Martinique
Sur la semaine du 28 juillet au 1er août, le bilan dressé par l'ARS martiniquaise est très mauvais : "En Martinique, l’épidémie continue sa progression pour la 5ème semaine consécutive marquée par une très forte pression hospitalière. Le taux de positivité et le taux d’incidence étaient supérieurs à leur seuil d’alerte respectif, pour un recours au dépistage stable. Au niveau hospitalier, le nombre d’admissions était toujours en forte augmentation. Le variant Alpha restait majoritaire mais l’augmentation de la circulation autochtone de la mutation L452R (portée notamment par le variant Delta) laisse craindre une plus large diffusion communautaire dans les prochaines semaines."
Mesures supplémentaires
"Nous allons entrer dans une seconde phase de confinement", a annoncé le préfet du département antillais, Stanislas Cazelles, lors d'une conférence de presse tenue dix jours après l'instauration d'un confinement partiel assorti d'un couvre-feu de 20H00 à 5H00. "Les commerces seront fermés, sauf les commerces alimentaires et les pharmacies", a-t-il ajouté, invitant "toutes les personnes en situation de tourisme qui sont vulnérables à quitter le territoire". "Les hôtels seront fermés, sauf pour les besoins d'accueil des professionnels et des personnes résidant du territoire, il en sera de même des locations saisonnières", a ajouté le préfet, face à la flambée de l'épidémie à la Martinique, qui accuse l'un des plus forts taux d'incidence de France, près de 1.200 cas pour 100.000 habitants, ainsi qu'une tension hospitalière de 227%.