Pour lutter contre les conducteurs urbains solitaires, les radars qui surveillent les voies de covoiturage à Lyon sont en fonctionnement depuis la mi-juillet. Les verbalisations commenceront à la fin du mois. Le prix de la solitude au volant sur la voie de gauche : 135 euros !
L'autosolisme : c'est le subtil néologisme que les contempteurs de la voiture ont inventé pour désigner ce qu'ils considèrent comme de l'onanisme automobile, à savoir le fait de rouler tout seul dans son véhicule. Pratique qu'ils souhaitent sinon éradiquer du moins limiter le plus possible dans et autour des grandes villes. Dont Lyon.
La solution ? Des radars qui détectent la présence (ou l'absence...) de corps humanoïde vivant sur le siège passager et flashent immédiatement la plaque d'immatriculation des Robinson du bitume. A Lyon, ils sont installés depuis plusieurs mois sur les M6 et M7, ex axe autoroutier qui traverse la ville du nord au sud et vice-versa.
Un losange blanc pour signaler la voie réservée au covoiturage
Des tours d'acier noir équipées de caméras qui scrutent la voie de gauche, désormais réservée au covoiturage. Signalées par un losange blanc, elles sont activées en permanence, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Seuls peuvent y circuler les véhicules avec au moins deux personnes à bord, les véhicules électriques avec une vignette Crit’Air 0, les taxis et les véhicules de secours.
Depuis le 12 juillet 2024, ces radars sont entrés en fonctionnement mais la verbalisation systématique des conducteurs solo ne commencera qu'à la fin du mois. Côté tarif, il en coûtera 135 euros aux pilotes qui s'aventureront en solitaire sur la voie de gauche.
Ni peluche géante ni gros chien
Précision utile : il est difficile de berner ces radars traqueurs de solitude au volant. Ils sont capables de différencier un ours en peluche géant d'un humain, ou une poupée gonflable d'un autostoppeur gonflant... Et pour plus de sûreté, leurs images sont analysées avant verbalisation par des policiers municipaux assistés par l'IA (intelligence artificielle). Un grand chien, un cheval ou un yéti installé sur le siège passager ne passera pas non plus...
Reste que le dispositif (vertueux dans l'intention) n'est hélas pas dépourvu d'effets pervers. Ainsi à Strasbourg, où deux radars similaires sont en fonctionnement depuis le 15 juillet dernier, les ralentissements et les bouchons sur les voies "classiques" ont sérieusement augmenté, les conducteurs misanthropes étant encore nombreux...