VIDEO. Culture cassette : aujourd'hui galvaudé, le terme DIY était "militant" dans les années 80

Ils ont vu le jour dans le sillage des mouvements musicaux de la fin des années 1970, les courants musicaux qui caractérisent les décennies 80-90 sont chargés d'un vent de révolte. A Lyon, l'exposition "Contre-Bande, musiques alternatives et culture cassette 1980 - 1999" est consacrée à cette scène musicale indépendante et alternative, véritable bouillon de contre-culture.

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Drôle d'exposition à la Bibliothèque municipale de Lyon mais elle fait écho chez les quinqua. Ni vintage, ni nostalgique, l'exposition Contre-Bande, musiques alternatives et culture cassette 1980 - 1999  évoque "une scène musicale indépendante et alternative qui a existé dans la région Auvergne Rhône-Alpes dont le principal support de diffusion et de production était la cassette audio", explique Simon Debarbieux, anthropologue indépendant et commissaire de l'exposition. 

Do it yourself ("faites-le vous-même")

C'est une scène musicale qui provient notamment certains courants musicaux des années 70 - 90, comme le punk ou le No Wave, selon l'anthropologue indépendant. On la doit également à une série de petites innovations technologiques, comme la cassette audio. Mais aussi à la mise sur le marché de nouveaux instruments comme les synthétiseurs ou les boîtes à rythmes.

Le terme de DIY est galvaudé aujourd'hui. On a des tutos sur internet pour apprendre à faire un pins ou de la déco d'intérieur. A l'époque, c'était un terme assez revendicatif, chargé d'un sens militant.

Simon Debarbieux

Commissaire de l'exposition

"Cette scène musicale est caractérisée par le terme DIY (faites-le vous-même). C'est le résultat d'une philosophie amenée à la fois par le punk et la musique industrielle. Elle suggère à chacun de faire des choses par soi-même pour s'exprimer, quelque soit son bagage musical ou intellectuel", explique le commissaire de l'exposition. Une philosophie motivée notamment par le rejet d'une culture bourgeoise et élitiste, jugée également peu accessible financièrement. 

Courants alternatifs

Pour diffuser cette musique alternative, ni internet, ni réseaux sociaux à l'époque mais des supports imprimés ou photocopiés. D'où l'aspect parfois amateur de ces créations. De ce mouvement sont nés cassettes audio, pochettes ou une série d'objets manuscrits, de collages réalisés à partir de manuscrits ou de photocopies. Des vecteurs de diffusion crées de façon indépendante, en dehors des circuits institutionnels de l'édition. 

"Beaucoup de supports imprimés ont permis à cette scène d'exister. Press book, flyers, catalogues de vente par correspondance, fanzines ont été des supports très importants et ont permis de diffuser des informations en remplaçant les médias plus traditionnels qui ne s'intéressaient pas à ces musiques". 

Depuis Lyon, Grenoble, Bourg-en-Bresse ou encore l'Ardèche, les acteurs de ces courants musicaux alternatifs avaient un réseau qui s’étendait parfois très loin. "Contrairement au Punk ou à la musique industrielle parfois installés dans des capitales, c'est une scène complètement décentralisée. Les acteurs sont en lien avec un réseau très étendu d'individus basés aussi bien à New York qu'au fin fond de l'Ohio. C'est un peu une scène qui préfigure peut-être l'existence d'internet et c'est ce qui en fait son actualité", avance Simon Debarbieux. 

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A Lyon, l'exposition "Contre-Bande, musiques alternatives et culture cassette 1980 - 1999" est consacrée à cette scène musicale indépendante et alternative, véritable bouillon de contre-culture. ©France Télévisions

Mémoire musicale

Pour la Bibliothèque municipale de Lyon, cette exposition s'inscrit dans un travail engagé voilà 14 ans, un minutieux travail de collecte et de mémoire.

"C'est une exposition qui rentre complètement en résonance avec ce que l'on fait depuis 2009. On constitue une collection intitulée "mémoire des musiques lyonnaises" dont le but est d'acquérir toutes les productions faites par les artistes et labels de l'agglomération lyonnaise - sur CD, vinyles, cassettes ou fichiers. Aujourd'hui on est à plus de 10 000 documents de musiques d'aujourd'hui et d'hier", explique Cyrille Michaud, responsable du département musique à la BM de Lyon. 

L'exposition est à découvrir jusqu'au 19 août 2023.

Avec M.Figureau et S.Adam

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