Huit décrocheurs de portraits d'Emmanuel Macron ayant agi à Lyon et Villefranche-sur-Saône ont été condamnés à des amendes par la Cour d'Appel de Lyon
Six décrocheurs d'un portrait d'Emmanuel Macron de Villefranche-sur-Saône ont été condamnés à 500 € avec sursis (confirmant la peine de première instance du tribunal de Bourg-en-Bresse) et deux autres de Lyon ont été condamnés à 250 €, car ils avaient déjà un casier judiciaire, par la Cour d'Appel de Lyon. En première instance, le 15 septembre dernier, le tribunal correctionnel de Lyon les avait relaxés, invoquant «l’état de nécessité» et le «motif légitime», à savoir l'urgence face au dérèglement climatique. En février dernier, ils avaient volé des portraits d'Emmanuel Macron dans les mairies de Bourg-en-Bresse et du 2è arrondissement de Lyon.
L'urgence écologique reconnue par la Cour d'Appel
La Cour d'Appel de Lyon a reconnu l'urgence écologique. Cependant, elle n'a pas retenu la nécessité d'agir, car les différents critères juridiques pour qu'elle le soit n'étaient pas réunis.
"Cette décision ne va pas dans le sens de l'Histoire. Hier (lundi) en Suisse, un jugement a reconnu l'état de nécessité pour des militants qui s'étaient introduits dans une banque", a regretté l'un des avocats des prévenus lyonnais, Thomas Fourrey.
"Cela ne nous décourage pas pour autant, nous restons déterminés. Nous allons contester cette condamnation et nous pourvoir en cassation afin d'obtenir une décision inspirante, qui soit vraiment à la hauteur du péril climatique", a annoncé la prévenue lyonnaise Fanny Delahalle.
"Quand on voit les incendies en Australie qui sont à l'image de notre futur proche si rien n'est fait, et déjà une réalité pour les Australiens, la relaxe était la seule réaction décente et sensée que pouvait nous offrir la justice", a déclaré l'une des activistes condamnées, Anne-Sophie Trujillo.
"Les deux arrêts remettent en cause la nécessité de l'action en reprochant aux prévenus de ne pas avoir utilisé, au préalable, tous les moyens dont ils disposaient. Or, c'est justement parce que toutes les voies légales de plaidoyer et de recours avaient été épuisées qu'ils en sont arrivés là", a commenté l'une de leurs avocates, Me Sophie Pochard.
Les deux Lyonnais condamnés prévoient de former un pourvoi devant la Cour de Cassation.