Au lendemain de la démission de Laurent Wauquiez de la présidence des Républicains, Alexandre Vincendet, maire LR de Rillieux-la-Pape et président de la fédération Les Républicains du Rhône et de la Métropole de Lyon, est l'invité du 12/13 Rhône-Alpes.
Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé dimanche soir sa démission de la présidence des Républicains. Au lendemain de cette annonce, les réactions sont nombreuses dans la région. A Lyon, Alexandre Vincendet, maire LR de Rillieux-la-Pape et président de la fédération Les Républicains du Rhône et de la Métropole de Lyon, s'est exprimé...
Alexandre Vincendet, vous avez été surpris par cette démission ?
La situation est extrêmement compliquée depuis la semaine dernière et ce score qui n'était pas très glorieux pour notre famille politique. La décision de Laurent Wauquiez fait honneur à sa fonction de président. D'autres présidents de notre mouvement quand il y a eu des échecs avaient pris la même décision. C'est une décision courageuse et Laurent Wauquiez en prenant cette décision va permettre la reconstruction de notre famille politique.
Ou peut-être aussi la fin de sa décomposition ... ?
Non je n'y crois pas du tout. Je pense que cette famille politique est importante dans le paysage démocratique. Il ne faut pas oublier que Les Républicains, qui étaient avant l'UMP et avant le RPR, c'est quand même une famille politique issue du mouvement gaulliste. Accessoirement, c'est quand même la famille politique qui est à l'origine de la création de la Ve République. Et aujourd'hui, je ne pense pas que les Français aient envie totalement de s'enfermer dans un match entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
En attendant, ils n'ont pas beaucoup voté pour cette formation politique aux dernières européennes. C'est bien l'origine de cette crise. Est-ce-que la crise est plus profonde ? Qu'est ce que Laurent Wauquiez a raté en dehors des élections ?
Je pense que ce n'est pas une question de "qu'est ce que Laurent Wauquiez a raté ... ou pas". La question c'est : "qu'est ce que notre famille politique dans son ensemble a raté ". Il ne vous aura pas échappé qu'en 2017 nous avons été éliminé du 1er tour avec la candidature de François Fillon et je pense que le pêché originel vient de 2017 ...
Laurent Wauquiez a choisi une ligne politique, très à droite, qui était clivante pour les Républicains. Est ce que c'est ça qui a provoqué la défaite ?
Je pense qu'aujourd'hui notre famille politique a besoin de se retrouver telle qu'elle est.
Redevenons un vrai parti de droite, populaire et qui est issu du terrain ....
Vous dîtes ça après chaque défaite .... quasiment.
Oui, mais on a été un certain nombre à dire que les élus qui sont aussi issus de la nouvelle génération (J'en fais partie) mais pas qu'eux arrivent aussi à être des élus de la droite du réel, de la droite du terrain.
Au-delà de l'autorité, des questions régaliennes, osons aussi parler des grandes questions de société qui sont aujourd'hui une priorité pour les Français. Parlons d'écologie, parlons d'égalité des chances, parlons d'éducation et des vrais sujets dans les quartiers populaires... Je pense qu'aujourd'hui on ne doit s'interdire de ne parler de rien.
Je vous entends Alexandre Vincendet. Vous êtes en train de donner un profil : jeune, maire, provincial, accessoirement président de fédération. Vous avez envie, vous, à titre personnel de prendre des responsabilités nationales plus importantes ?
Aujourd'hui ce que je veux en tant que président de ma famille politique pour cette fédération de la Métropole et du Rhône, c'est continuer à rassembler le plus largement possible. C'est un effort d'unité que nous devons tous faire. Mettons les egos de côté. Si on recommence à repartir dans les questions de personnes ...
Oui mais il faudra une personne pour l'incarner ?
C'est pas Alexandre Vincendet, président de la fédération ...
Mais qui peut incarner l'avenir des Républicains aujourd'hui ?
Si il y a une chose qu'il faut que nous ne fassions pas, c'est repartir dans une guerre des chefs. Si on doit repartir tout de suite sur une élection de président à la tête de notre mouvement, c'est simple, on finira d'aller dans le mur. Aujourd'hui, il faut se poser de façon collective. Il y a une initiative prise par le Président du Sénat qui va rassembler l'ensemble des sensibilités de la droite et du centre pour reconstruire une vraie formation politique de gouvernement. Et aujourd'hui, il faudra évidemment ne laisser personne au bord de la route. Ces dernières années on a pu en laisser certaines. Il faut que tout le monde revienne à la maison et que nous recommencions à redevenir une grande famille de gouvernement de la droite et du centre qui représente cette mouvance gaulliste dont la France a bien besoin.
