À l'issue de la rentrée universitaire, des mobilisations d'étudiants "sans facs" se multiplient. Le dialogue entre syndicats et présidence d'université est rompu à Lyon 2.

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Ils s'appellent les "sans facs". Soutenus par le syndicat Unef, des dizaines d'étudiants organisent des rassemblements et des manifestations régulièrement, depuis la rentrée, pour obtenir des places en licence ou Master dans lesquels ils n'ont pas été retenus. 

Des centaines de dossiers

Les "sans facs", ce sont ces étudiants qui n'ont pas obtenu de place dans le cursus de leur choix, ou qui se sont vus proposer des filières qu'ils considèrent trop éloignées de leur cursus. "Les étudiants ont un droit à la poursuite de leurs études", défend Manon Moret, présidente de l'Unef du Rhône. Comme chaque année, des centaines de dossiers (près de 700 pour les demandes de Masters) font l'objet de saisines en Auvergne-Rhône-Alpes, de la part d'étudiants qui se sont vus refuser toutes leurs candidatures. Des cas relativement exceptionnels, au regard des 350 000 étudiants de la région. 

Mais ces étudiants sans solutions se mobilisent. Ils sont soutenus par diverses organisations comme l'Unef, qui relaie régulièrement des appels à manifester depuis plusieurs semaines. Entre l'université et ces étudiants, la tension est montée d'un cran récemment.

Capacités limitées

Les étudiants mobilisés rejettent néanmoins la logique de "sélection", qui, selon l'Unef, serait de plus en plus intense. "Chaque année, les capacités d'accueil baissent, à cause de budget des universités en baisse, et les plateformes de candidatures sont plus sélectives", affirme Manon Moret. "Cette année, on a encore plus d'appels d'étudiants sans solution, surtout en Master dans les formations en tension comme le Droit et la Psychologie", indique-t-elle.

L'université Lyon 2, en première ligne face aux demandes de candidats sans solution, conteste une baisse des capacités d'accueil : "il arrive qu'on réduise les capacités d'un Master s'il ne se remplit pas années après années, pour ajuster, mais on ne réduit pas les capacités d'accueil des Masters en tension", conteste Marie Karine Lhommé, vice-présidente CFVU* de l'université. "En Droit, on a d'ailleurs ajouté près de 30 places !"

Des filières en tension

Quoi qu’il en soit, l'université plaide des capacités limitées, qui sont atteintes dans les filières en tension : "on n'a pas de place, on ne peut pas en créer. Les situations des étudiants sans place sont toutes douloureuses, parfois complexes, mais nous faisons le maximum, nous continuons d'étudier les dossiers, et nous faisons entrer le plus possible d'entre eux sur les listes d'attente. On estime qu'on a pu résoudre les deux tiers des cas. Nous leur proposons des solutions là où on a des places", fait valoir Maie Karine Lhommé. Des solutions que l'Unef estime trop éloignées des choix initiaux des étudiants concernés : "certains, qui ont candidaté pour la Psychologie, se retrouvent en Ergonomie. Ça ne respecte pas leur orientation", regrette Manon Moret, de l'Unef du Rhône. 

Dialogue rompu

Les deux parties ne parviennent plus à s'entendre. Depuis la rentrée universitaire, l'Unef et l'université Lyon 2 devaient se rencontrer une fois par semaine pour tenter de déminer le terrain. Mais ces derniers jours, l'Unef considère que la présidence "a coupé le dialogue". De son côté, la présidence accuse : "lors de la dernière rencontre, des manifestants ont envahi la salle et poursuivi les interlocuteurs avec des mégaphones. Nous considérons que ce ne sont pas des comportements acceptables".

Dans un dialogue qui semble devenu impossible, l'Unef brandit la menace de nouvelles actions de mobilisation dans les prochaines semaines. L'année dernière, un groupe d'étudiants avait occupé la présidence de cet établissement durant plusieurs jours, avant une évacuation dans le calme, par les forces de l'ordre.  

Dans ce contexte, alors que les parcours de sélection arrivent à leur terme, c'est au rectorat qu'il revient désormais de formuler de nouvelles propositions aux étudiants sans solution, en fonction de chaque cas et des possibilités d'accueil.

*CFVU : Commission de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU)

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