Dons de spermatozoïdes et d'ovocytes : pourquoi une pénurie est à prévoir ?

L'agence de la biomédecine lance un vaste appel aux dons de spermatozoïdes et d'ovocytes à travers une campagne de communication. Avec l'ouverture de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes, la demande de dons explose.

Des cris de joie, des pleurs et un test de grossesse qui affiche « merci ». « Merci de leur donner la possibilité de devenir parents », peut-on lire à la fin de la vidéo. C’est la nouvelle campagne de communication de l’Agence de la biomédecine. Un dispositif inédit pour solliciter les dons de gamètes, c’est-à-dire les dons de spermatozoïdes et d’ovocytes.

Une vaste campagne car il y a urgence. Le nombre de dons de spermatozoïdes a chuté de 18% entre 2018 et 2019, selon l’Agence de la biomédecine. Une situation qui ne risque pas de s’améliorer à cause de la pandémie de Covid-19, qui a empêché de nombreux dons.

La demande de don, elle, afflue

Chaque année, plus de 5 000 nouveaux couples touchés par l’infertilité demandent un don de gamètes. Résultat : les délais pour recevoir un don s’allongent. En moyenne, c’est un an d’attente, voire deux en fonction des centres. Un chiffre bien loin des six mois d’attente promis par le gouvernement.

D’autant que les délais risquent de s’allonger, et ce, pour deux raisons. Premièrement, depuis fin septembre, la Procréation médicalement assistée (PMA) est ouverte aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Depuis l’entrée en vigueur de cette mesure, les candidatures aux dons explosent.

Deuxièmement, à partir de septembre 2022, le don de gamètes ne sera plus anonyme. Tout enfant issu d’un don pourra à sa majorité connaître l’identité du donneur ou de la donneuse. C’est le droit d’accès aux origines. Une mesure qui pourrait dissuader bon nombre de donneurs à l’avenir. 35% des hommes âgés de 18 à 45 ans considèrent que l’identité du donneur ou de la donneuse puisse être révélée à l’enfant à sa majorité est un frein aux dons, selon un baromètre établi par l’Agence de biomédecine.

Autre obstacle aux dons : la procédure de dons de gamètes reste méconnue des Français. Un chiffre pour illustrer cette problématique : près d’une personne sur trois ignore que le don d’ovocytes est autorisé en France.

Qui sont les donneurs de gamètes ?

En réalité, il n’existe pas de profil type de donneurs. Une personne sur deux en âge de donner se dit prête à faire don de ses gamètes. Leur principale motivation : le principe de solidarité avec les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant. C’est le premier moteur invoqué par 73% des personnes prêtes à donner, selon le baromètre de l’Agence de biomédecine.

Les conditions pour faire un don

Condition indispensable pour faire un don de gamètes : être en bonne santé. Pour les hommes, il faut être âgé entre 18 et 44 ans. Pour les femmes, c’est entre 18 et 37 ans. Si vous respectez ces conditions, vous pouvez vous rendre dans un Centre d’étude et de conservations des œufs et du sperme humain (Cecos). Dans notre région, il y en a trois :

  • CHU de Clermont-Ferrand : 1 Place Lucie et Raymond Aubrac 63003 Clermont-Ferrand
  • Hôpital Femme Mère Enfant de Bron : 59 boulevard Pinel 69500 Bron
  • CHU de Grenoble : Avenue des Maquis du Grésivaudan 38700 La Tronche
Des dons réguliers en Auvergne-Rhône-Alpes

En Auvergne-Rhône-Alpes, les chiffres de dons de gamètes sont stables ces dernières années. En 2018, 83 femmes ont donné leurs ovocytes (10,6% de la part nationale) tandis que 50 hommes ont donné leurs spermatozoïdes (13% de la part nationale).

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