L'école vétérinaire de Marcy l'Etoile (métropole de Lyon) apporte une aide précieuse au dépistage du Covid-19

Les laboratoires vétérinaires soulagent les laboratoires médicaux pour détecter les cas de Covid-19 grâce à des techniques similaires d'analyses. C'est le cas à l'école vétérinaire de Marcy l'Etoile dans la métropole de Lyon.

Sans dire adieu aux veaux, vaches ou cochons, les laboratoires vétérinaires se mobilisent pour contribuer au dépistage du Covid-19. Un coup de main précieux pour soulager les laboratoires de biologie médicale face à une croissance forte du nombre de tests réalisés. Le domaine de ces derniers reste le prélèvement sur le patient et l'enregistrement des données médicales. Les échantillons sont ensuite envoyés aux confrères vétérinaires pour être testés. L'anonymat est totalement respecté.
De même, ce sont les médecins qui interprètent les résultats fournis.

7 laboratoires vétérinaires en Auvergne-Rhône-Alpes autorisés à dépister

En Auvergne-Rhône-Alpes, sept laboratoires départementaux ont été autorisés à réaliser ces analyses, selon l'Agence régionale de santé (ARS). Chargés par dérogation de l'analyse des tests, ils ne valident et ne renseignent pas le système d'information utilisé pour comptabiliser les données. "Cette étape est de la responsabilité du laboratoire de biologie médicale", précise l'ARS.

A Marcy-l'Étoile (métropole de Lyon), VetAgro Sup, l'une des quatre écoles nationales vétérinaires, analyse chaque jour plus de 1.500 tests PCR (nasopharyngés). Dans les laboratoires sécurisés de type P2 du bâtiment d'infectiologie du campus, le personnel en tenue blanche de protection s'affaire sur des tubes et microplaques. Deux robots d'extraction récupèrent les acides nucléiques des échantillons.  
"Les taux de positivité des tests ont commencé à monter fin août. En même temps que le rush dans les labos" au retour des vacanciers, explique à l'AFP Angeli Kodjo, chef de laboratoire vétérinaire. "Actuellement, ça repart à la hausse. En mai, on était à moins de 1%. Aujourd'hui, on a des séries de plus de 20%" de taux de positivité", poursuit le chercheur. "Nous analysons 1.600 prélèvements par jour en moyenne. Pendant les périodes de très haute tension, nous allions jusqu'à 3.000".

Le principal défi est de respecter le délai de 24 heures pour transmettre les résultats. "Si on reçoit des échantillons à 14h00, on a les résultats dès le soir, même si c'est à minuit", assure M. Kodjo. L'école a un partenariat avec le laboratoire d'analyse médicale Novelab, dans le Beaujolais, et travaille avec le centre hospitalier de Villefranche-sur-Saône (Rhône).

Un lien étroit entre médecines humaine et animale

L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) avait publié dès avril des recommandations sur la façon dont les laboratoires vétérinaires devaient gérer ces prélèvements. "Dans pas mal de pays, il y a des labos mixtes vétérinaires et médicaux", explique sa directrice générale Monique Eloit, en visite à VetAgro. Témoignage du lien étroit qui existe entre médecines humaine et animale, VetAgro Sup participe au projet européen Mood. Ce programme réunit 25 instituts de recherche et agences de santé publique de 12 pays. L'objectif est de comprendre et prédire l'évolution du Covid-19. Un autre projet, coordonné par le pôle de compétitivité pharmaceutique Lyonbiopôle, vise à accélérer les tests des futurs traitements contre ce virus.


Un traçage des échantillons sécurisé

"60 à 65% des laboratoires départementaux d'analyse (LDA) sont mobilisés", selon une récente enquête de l'ADILVA (Association française des directeurs et cadres des laboratoires vétérinaires publics d'analyses). Le nombre de tests PCR analysés par les LDA est variable mais bondit en cas de clusters. Ainsi, "41% d'entre eux ont réalisé plus de 1.000 tests au mois d'août", a précisé à l'AFP la Direction générale de la santé (DGS).
 

Les laboratoires vétérinaires sont autorisés à procéder à l'examen du génome du SARS-CoV-2 par un décret du 5 avril. D'ordinaire, ils ne sont pas habilités à réaliser des actes de biologie médicale. Néanmoins, ils mènent déjà, côté santé humaine, des analyses sur l'eau potable, l'alimentation et la pollution. Ils ont déjà un savoir-faire et un matériel communs à la médecine animale et à la médecine humaine. Pour les tests Covid, ils agissent sous la responsabilité d'un laboratoire hospitalier ou privé avec lequel ils ont signé une convention. 

Ce dispositif permet de sécuriser l'ensemble du circuit d'analyses, du prélèvement au rendu de résultats, souligne la DGS.
 
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