En pleine épidémie de grippe, le Samu de Lyon a été surchargé par les appels. Si l'organe de régulation des urgences accompagne les malades, il rappelle qu'il n'est pas une centrale de réservation. Le Samu vise avant tout à désengorger des urgences saturées.
“Encore ce matin, j’ai une personne qui a appelé parce qu’elle avait mal au ventre depuis 15 minutes”. Marc Accadia est régulateur au Samu de Lyon. Chaque mois, son service, autrement dit le 15, enregistre 50 000 appels, et 65 000 lors des pics épidémiques.
Or, depuis quelques semaines, la grippe hivernale fait son retour dans l’hexagone. De quoi générer une “activité hospitalière très élevée” et “une nette augmentation des décès” pour la semaine allant du 6 au 12 janvier 2025 selon Santé publique France.
La part des décès avec mention de grippe a augmenté de 7.3 % la semaine dernière contre 5.9% la semaine précédente. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, cette hausse se chiffre à hauteur de 7.9 %, précise l’agence sanitaire.
Un conseil téléphonique
Dans ce contexte, le rôle du Samu est essentiel. “Il doit favoriser le désengorgement des urgences”, souligne Christian Di Filippo, chef de service adjoint au Samu de Lyon.
“Notre rôle, c’est de donner des consignes et d’abord de rassurer les patients”, explique Marc Acadia. Au téléphone avec les malades, le régulateur commence par leur préconiser de prendre des antalgiques, du paracétamol et du repos. “On leur explique que c’est la fièvre qui va les guérir car les virus supportent mal les températures élevées. Ça suffit généralement pour les premiers temps”, ajoute le spécialiste qui travaille depuis près de 30 ans au Samu.
“On fait appel au bon sens des concitoyens : la grippe, dans l’immense majorité des cas, ce n’est pas une pathologie grave. C'est une pathologie globalement bénigne”, renchérit le chef du service, qui utilise la pédagogie pour empêcher les malades de se ruer vers les urgences. Chaque hiver, entre 2 et 6 millions de personnes sont touchées par le virus pour quelque 10 000 décès.
Venir en aide aux personnes fragilisées
“L’intérêt d’appeler le 15 en plein pic épidémique, c’est quand on a des problèmes avec des éléments de gravité”, souligne Christian Di Filippo, autrement dit, "les personnes qui ont des terrains fragilisés, des pathologies chroniques, des problèmes respiratoires d’insuffisance cardiaque, d’insuffisance rénale”... ou simplement les personnes âgées, qui sont plus vulnérables.
Selon les données de Santé publique France, plus de 90 % de ces décès surviennent chez des personnes de plus de 65 ans.
Diriger vers un médecin généraliste
Dans ce cas-ci, les personnes peuvent être orientées vers le service des urgences ou bien vers un médecin généraliste en fonction de la gravité de la maladie.
“On peut orienter vers une offre de soins non programmés, constituée de médecins généralistes partenaires et qui peuvent voir des patients dans le cadre de consultations non programmées, des patients qui ne sont pas forcément leurs patients”, explique le chef de service.
Mais il le rappelle : "le 15 n’est pas une centrale de réservation" et il ne faut pas être surpris d'obtenir simplement un conseil téléphonique.