Le Premier ministre, Jean Castex, l'a annoncé ce jeudi : le couvre-feu est avancé à 18 heures dans toute la France, à compter du samedi 16 janvier 2021. Pour beaucoup, la mesure de restriction est synonyme de réorganisation. Notamment pour mener de front vie professionnelle et familiale.
Un couvre-feu avancé à 18 heures, sur l'ensemble du territoire national. À compter de samedi 16 janvier 2021, dans le département du Rhône comme partout en France, les commerces devront baisser le rideau deux heures plus tôt. "A partir de18h, chacun devra être chez soi. Les dérogations, très limitées, seront les mêmes que celles actuellement applicables pour le couvre-feu à 20h : elles permettent notamment de revenir du travail ou d’aller chercher ses enfants à l’école ou à la crèche ; mais il ne sera pas possible de sortir pour des raisons personnelles", a précisé Jean Castex lors du point presse de ce 14 janvier.
"Une épine de plus dans l'organisation de la vie familiale"
Les écoles vont rester ouvertes, et les mesures sanitaires vont être renforcées dans les établissements scolaires. En revanche, parmi les nouvelles mesures de restriction, figure également désormais "la suspension des activités sportives et extrascolaires". "C'est une catastrophe", estime le responsable de la FCPE du Rhône. La réaction de Boris Charetiers est vive : "les enfants vont devenir dingues".
Boris Charetiers est artisan, et père de trois enfants qui vont en garderie après l'école. Le représentant des parents d'élèves voit dans ce couvre-feu avancé à 18 heures, une contrainte de plus. Pour travailler tout d'abord : "habituellement, je profite du temps de fin de journée pour prendre des rendez-vous et des contacts de prospection." Comme beaucoup d'autres, l'artisan va devoir se réorganiser autant pour le travail que pour sa vie familiale.
Le couvre-feu avancé le week-end, on ne s'y attendait pas trop. C'est une épine de plus dans l'organisation de la vie familiale.
Encore une baisse de chiffre d'affaires pour les commerçants ?
"La clientèle, les habitants du quartier, arrivent souvent après 18 heures à la Croix-Rousse", nous indique Valérie Robin. La présidente de l'association de commerçants Lyon côté Croix-Rousse voit mal comment ce couvre-feu avancé de deux heures à compter de samedi, n'engendrerait pas de baisse de chiffre d'affaires. Elargir les plages horaires d'ouverture sur la pause déjeuner ? Valérie Robin, qui tient une agence automobile, y songe fortement. Mais dans le quartier, "beaucoup de commerçants ont du mal à ouvrir entre midi et deux. C'est une habitude. Et il va falloir les sensibiliser à cette solution, d'autant plus qu'il y a une clientèle potentiel avec l'hôpital à proximité".
Au-delà de cette annonce du jour de couvre-feu avancé, "il y a une anxiété quant à l'avenir", relève la présidente de l'association qui compte 170 adhérents. "Une inquiétude qui créé du vide dans la dynamique commerciale, nos clients ne sachant pas de quoi demain sera fait. La période est d'ailleurs assez morose depuis le début de l'année."
Une mesure préventive, "graduant la riposte"
"Cette mesure de couvre-feu avancée obéit à une logique de freinage préventive. Elle permet de graduer notre riposte, et d’essayer d’éviter de passer à des mesures plus difficiles comme nous en avons déjà connu à deux reprises l’année dernière", a justifié le Premier ministre. La décision d'avancer le couvre-feu vise à contrer une situation sanitaire dont les principaux indicateurs Covid-19 repartent à la hausse.
Le département du Rhône ne fait pas exception : un taux d'incidence de 220.57 au 10 janvier, un taux de positivité de 7.48% et un taux d'occupation des lits de réanimation de 68.3%.
Concernant les étudiants, il va leur falloir encore patienter avant de pouvoir suivre totalement leurs cours en présentiel. Quelques heures de présence à l'université ont été autorisées pour des étudiants en grande difficulté. "Nous autoriserons à partir de la semaine du 25 janvier la reprise, par demi-groupe, des travaux dirigés des élèves de 1ère année. Puis si la situation sanitaire le permet, aux étudiants des autres niveaux" a détaillé Jean-Michel Blanquer lors de ce même point presse.