Avec un couvre-feu avancé à 18 heures à partir de ce mardi 12 janvier 2021, les Drômois vont devoir changer leurs habitudes et s'adapter. Commerces, activités de plein air, garde d'enfants, sorties et déplacements ... ce que l'on peut faire ou ne plus faire après 18h dans la Drôme !
En raison du contexte sanitaire Covid, le préfet de la Drôme a décidé d’avancer le couvre-feu à 18h à partir de ce mardi 12 janvier 2021.
En effet, le samedi 9 janvier dernier, le taux d’incidence dans le département de la Drôme était de 218 cas pour 100.000 habitants et celui chez les personnes de plus de 65 ans est de 207,5 ; ce sont parmi les deux deuxièmes taux les plus élevés de la région Auvergne Rhône-Alpes. Le taux de positivité est quant à lui de 9,4% soit le plus élevé de la région. Quant à la pression sur les hôpitaux, elle reste élevé avec un taux d'occupation des lits de réanimation à 92% et un taux d’occupation des lits de réanimation par des patients COVID+ à hauteur de 61%.
Alors que le virus se propage plus facilement en hiver qu’au printemps, l’État entend agir à la fois pour éviter une 3e vague mais également pour préserver les services de santé et le personnel soignant en première ligne. L’objectif du couvre-feu est de limiter les rassemblements.
Quels sont les déplacements autorisés ?
Entre 18h et 6h du matin, la préfecture de la Drôme indique que seuls les déplacements dérogatoires déjà en vigueur depuis le 15 décembre 2020 seront autorisés. Attention, il faut disposer de son attestation de sortie dérogatoire, de tout justificatif attestant du motif dérogatoire de son déplacement et d’une pièce d’identité.
#COVID19
— Préfet de la Drôme (@Prefet26) January 11, 2021
A partir du mardi 12 janvier, le #couvrefeu est avancé à 18h en #Drôme .
? Pour vous déplacer, pensez à:
✅ l'attestation de déplacement dérogatoire
OU
✅ le justificatif de déplacement professionnel ou scolaire
➡️ Pour les télécharger ? https://t.co/1YCysLwxs5 pic.twitter.com/9LxlqShN0i
Des dérogations sont prévues pour raison professionnelle ou universitaire (sortie du travail ou des établissements d’enseignement supérieur par exemple), pour se rendre chez le médecin, pour raisons médicales (soins ne pouvant être assurés à distance par exemple), pour se rendre à la pharmacie de garde ou l’hôpital, pour les déplacements en avion ou train (le billet faisant foi), pour motif impérieux, pour assistance aux personnes vulnérables, précaires ou la garde d’enfants, pour se rendre auprès d’un proche dépendant, pour le déplacement des personnes en situation de handicap et leur accompagnant, pour convocation judiciaire ou administrative, pour participation à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative et enfin pour sortir son animal de compagnie dans un rayon de un kilomètre.
Cas pratiques
►Les commerces
Le nouveau couvre-feu impose de baisser le rideau à 18 heures. Les commerces et établissements de services à la personne doivent fermer à 18 heures, y compris pour leur activité de vente à emporter. En revanche, les livraisons à domicile restent possibles. Les restaurants, pizzerias, etc. peuvent donc continuer à faire livrer les commandes, mais ne peuvent plus vendre à emporter après 18 heures.
►Les gardes d'enfants, cours et formations
L’avancée du couvre-feu ne remet pas en cause la possibilité pour les structures qui accueillent des activités de garde d’enfant, scolaires, périscolaires ou de formation professionnelle de continuer à accueillir leur public habituel au-delà de 18 heures. Ce public peut rentrer chez lui, y compris en moyens de transports collectifs, mais en se munissant d’une attestation de déplacement ou d’un justificatif de déplacement scolaire.
►Les activités extrascolaires, sportives ou de plein air
Les activités extrascolaires, en plein air ou en salle, doivent cesser à 18 heures. Idem pour les activités de loisirs en plein air : elles doivent cesser à 18 heures, qu’elles s’exercent sur la voie publique (promenade ou sport), en milieu naturel (promenade, sport, chasse, pêche, etc.) ou en établissement de plein air. En bref, avec ce couvre-feu avancé, il ne sera pas possible non plus de se promener après 18 heures, même dans un rayon d’un kilomètre autour de chez soi.
Attention, les resquilleurs s'exposent à une amende de 135 €. Elle peut aller jusqu’à 3750 € en cas de récidive.
Des Valentinois, entre "adaptation" et fatalité
Comment les Drômois accueillent cette mesure de couvre-feu ? Coup dur et manque à gagner mais ce n'est pas vraiment une surprise du côté des commerçants. « On s’attendait à un couvre-feu. On avait déjà réfléchi. Nous on ouvre une demi-heure plus tôt pour l’instant. Et on maintient 18h (pour la fermeture) mais on verra en fin de semaine, on ajustera et on fermera à 17h30, si c’est nécessaire. On verra comment les clients vont réagir », explique la responsable d’un commerce de linge de maison. Pas toujours simple pour les magasins qui bénéficient des sorties de bureau en fin de journée : « C’est vrai qu’en fin de journée, on a un peu plus de passage. Là ça va être un peu plus compliqué », explique la responsable d’un commerce d’accessoires de mode.
Trente minutes avant l'heure fatidique, les Valentinois se sont précipités ce mardi soir pour effectuer leurs derniers achats alimentaires notamment sur le marché nocturne de la ville qui a avancé son horaire de fermeture. Quid des prochains jours ? Du côté des clients, certains ont fait le choix - quand c'est possible - de « s’arranger avec le travail » et de « partir plus tôt pour faire les courses en avance », explique une salariée croisée sur le marché en fin d'après-midi, à Valence. Mais elle ne fera pas ses courses le week-end, « pour éviter les embouteillages ».
« C’est une mesure que je ne comprends pas trop », indique de son côté une étudiante, perplexe, qui devra jouer avec son agenda : « pour le marché, c’est compliqué, il va falloir venir à 17h pile et voir si j’ai des cours qui tombe à ce moment-là ». « On rentre plus tôt du travail et après il faut courir un peu plus vite pour faire les courses, » explique cette autre habituée du marché pour qui « c’est de l’adaptation ! ».
Les Ardéchois impactés ...
Prudence pour les Drômois qui seraient tentés de se rendre en Ardèche où le couvre-feu est encore fixé à 20h. Ils pourraient avoir une mauvaise surprise en cas de contrôle. Entre les deux départements, séparés par le Rhône, la circulation est importante.
Tous les jours, ce sont ainsi plus de 10.000 Ardéchois qui traversent le fleuve pour aller travailler dans la Drôme. Le couvre-feu avancé à 18h dans ce département aura donc un impact pour eux. Ils devront notamment se munir d'une attestation employeur pour pouvoir rentrer chez eux après 18h. Pour les autres cas de figure, tels les soins médicaux, une simple attestation dérogatoire suffit.
Outre les salariés, les adultes et enfants qui ont des activités sportives de l’autre côté du Rhône seront forcément impactés. Ainsi, la plupart des clubs sportifs drômois comptent dans leurs rangs des licenciés qui habitent dans les deux départements : Drôme et Ardèche.
La menace du couvre-feu à 18h plane aussi sur le Rhône, l'Ain et la Loire car le taux d'incidence dans ces départements dépasse le seuil des 200 cas de Covid pour 100.000 habitants.