Le géant du cinéma Costa-Gavras a reçu le 12 octobre le prix Lumière spécial du festival Lumière. De l’émergence des totalitarismes aux crises actuelles, son œuvre raconte inlassablement le chaos du monde.
Les larmes et la modestie d’un géant. Costa-Gavras, 60 ans de cinéma, une Palme d’or, un Oscar, un César, un Ours d’or, a désormais ... un prix Lumière spécial, remis le samedi 12 octobre par Tim Burton lors de la cérémonie d’ouverture du festival Lumière à la halle Tony Garnier de Lyon. Z, Missing, L’Aveu, Music box ou encore Le couperet, de l’émergence des totalitarismes aux crises actuelles, Costa-Gavras aura passé toute sa vie à raconter le chaos du monde. "Vous êtes un artiste comme on en voit rarement de nos jours, tellement profond, humain, et merveilleux. C’est un très grand honneur pour moi de vous remettre ce prix" a déclaré Tim Burton, invité surprise du festival.
En recevant ce prix, Costa-Gavras a eu une pensée pour le tout premier film de l’histoire, qui naquit à Lyon : La sortie des usines Lumières, en 1895. "Ça commence avec des ouvriers sortants d’une usine, qu'y a-t-il de plus politique aujourd’hui ? Je dis que tous les films sont politiques finalement. Ils disent des choses sur notre société, sur notre monde, sur les hommes politiques et sur nous, nos vies" a confié le cinéaste.
"J’ai découvert que le cinéma parlait du monde"
Contraint de fuir la Grèce à 19 ans en raison des opinions politiques de son père, Costa-Gavras se retrouve à Paris dans les années 50, sans le sou. Il a une révélation en découvrant Les Rapaces d'Erich von Stroheim, sorti en 1924. "Je me suis dit : dans le cinéma on peut avoir des tragédies aussi. Donc j’ai décidé de faire du cinéma, c’est comme cela que ça a commencé. Je n’avais vu jusque-là que des films de cow-boys, d’actions, qui étaient plaisants, on passait un bon moment, mais là j’ai découvert que le cinéma parlait du monde, de nous tous" s'est remémoré le réalisateur de 91 ans.
Très investi dans la préservation de films, Costa-Gavras a tenu à saluer le travail du festival Lumière, dont la vocation est de célébrer depuis 15 ans l’amour du cinéma.
C’est le festival le plus populaire au monde, il permet de voir les films en salle et c’est le seul endroit où il faut les voir à mon avis
Costa-Gavras, lors de la remise de son prix Lumière spécial
420 films sont programmés sur grand écran jusqu’au 20 octobre dans toute la métropole de Lyon. Ce dimanche 13 octobre, Costa-Gavras y présentera Dernier souffle, son dernier film.
