Au tribunal de Lyon, 11 hommes ont été condamnés lundi 14 janvier au soir, après la manifestation des "gilets jaunes" de samedi 12 janvier. 3 peines de prison ferme ont été prononcées, allant de 6 à 7 mois de détention.
12 individus ont été présentés à la barre du tribunal correctionnel de Lyon en comparution immédiate, lundi 14 janvier. Ils avaient été interpellés à l'occasion de la manifestation des "gilets jaunes" de samedi 12 janvier.
Leurs mots à la barre
Les individus sont des hommes âgés de 19 à 56 ans. La plupart d'entre eux sont insérés et ont un emploi. A la barre, certains reconnaissent et regrettent leur geste, comme cet homme qui affirme avoir jeté une bouteille, entraîné par un "effet de groupe" ou cet autre qui utilisait un lance-pierre. D'autres assument, voire revendiquent la violence : "j'ai des collègues qui ont été blessés", a avancé un prévenu pour justifier la détention de boulons.
De leur côté, les policiers évoquent une radicalisation d'éléments violents lors de la manifestation. Des individus utilisaient des engins estimés plus dangereux (lance pierre avec boulon, cocktails molotofs) que précédemment à Lyon. Dans une salle d'audience comble, le procureur a recquis des peines lourdes, dont certaines allant jusqu'à 9 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (détention immédiate).
Les condamnations
Les décisions du tribunal sont tombées à 23h30. Sur les 12 prévenus, un a été relaxé. Les 3 condamnations les plus graves sont les suivantes :
-2 hommes ont été condamnés à 6 mois de prison ferme, ainsi que 6 mois d'interdiction de participer à une manifestation, et à indemniser les policiers victimes, notamment pour rébellion et violences contre les policiers.
-1 homme a été condamné à 7 mois de prison ferme pour faits de violences et port d'arme, ainsi que 6 mois d'interdiction de participer à une manifestation, et à indemniser les victimes.
Un prévenu a été condamné à 72 heures de travaux d'intérêt général, 5 autres à des peines allant de 3 à 6 mois de prison avec sursis, pour avoir rejoint des "groupements en vue de participer à des violences contre personnes", ou pour "détention de substances explosives et armes blanches".
Des peines aménagables
L'avocat des policiers, Maître Laurent Bohé, indiquait à l'issue de l'audience que ses clients n'étaient pas satisfaits de certaines des peines prononcées. En effet, le tribunal n'a pas requis de "mandat de dépôt" contre les condamnés à de la prison ferme. Ceux-ci ressortent donc libre et devraient pouvoir aménager leur peine (bracelet électronique notamment) auprès du juge d'application des peines pour ne pas la purger en centre pénitentiaire. L'avocat, comme le procureur, disposent de 10 jours pour éventuellement faire appel.
Ces condamnations sont les plus marquantes suite à la manifestation de samedi 12 janvier à Lyon. D'autres prévenus ont quant à eux été renvoyés devant le tribunal correctionnel à une date ultérieure, pour des faits à priori moins graves. Enfin, divers mineurs (nombre inconnu) ont également été déférés devant un juge pour enfant suite à cette manifestation.