Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a dénoncé ce mercredi 18 mai, les coupes "brutales" dans les subventions régionales aux acteurs culturels locaux, pour un total d'au moins 2 millions d'euros, appelant l'exécutif LR "à revenir sur sa décision".
"C'est une attaque en règle, massive et brutale de tout l'écosystème culturel lyonnais", a déclaré Grégory Doucet, lors d'un point de presse en appelant le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez à "revenir à la raison".
"On est face à un exécutif qui se comporte comme l'extrême droite (....), tous les régimes qui ont voulu établir des fonctionnements autoritaires ont tous commencé par s'attaquer à la culture et aux artistes", a-t-il estimé.
Des baisses importantes
Les baisses les plus importantes touchent l'Opéra de Lyon (-500.000 euros, soit 18% de baisse), la Biennale d'art contemporain qui doit s'ouvrir en septembre (-253.000 euros, soit -34%), la Villa Gillet qui gère des programmes littéraires (-350.000 euros, soit -100%), la Maison de la Danse (-180.000 euros, soit -47%), ou le lieu culturel des "Subsistances", (-150.000 euros, -53%), selon les projections de la mairie.
"On tient une liste qui s'allonge", a indiqué l'adjointe municipale à la Culture Nathalie Perrin-Gilbert, en soulignant que les coupes budgétaires ont été annoncées à certains par voie de presse, à d'autres par courrier "sans alerte préalable", "sans concertation", "sans débat" et "sans explication".
Selon elle, au-delà de choix "politiques", ces coupes pourraient s'expliquer par "une crise de liquidité": "la région est-elle au bord de la faillite?" a-t-elle interrogé en remarquant qu'au coup de rabot régional sur les budgets 2022 s'ajoutaient des retards de subventions votées en 2020 et 2021.
Le conseil municipal de Lyon doit voter jeudi un vœu demandant à la Région de revenir sur sa décision qui "met en péril les institutions ciblées par sa vindicte".
Un courrier direct
Grégory Doucet a aussi adressé un courrier à Laurent Wauquiez, les échanges directs entre les deux hommes étant assez rares, selon son entourage.
Le Musée urbain Tony Garnier qui a été informé mi-mai par courrier qu'une subvention de 35 000 euros, attendue "pour l'exercice en cours", ne lui serait pas versée, envisage de fermer fin juin après 30 ans d'existence dédiée aux questions d'architecture et d'habitat social.
La région a confirmé à l'AFP la "non-reconduction" de cette subvention en faisant valoir un "rééquilibrage en direction de territoires où l'offre culturelle est moins importante que dans les grandes métropoles".