Une autre fête des lumières a débuté ce jeudi 7 décembre : la célébration de Hanouka. Dans un contexte de guerre entre Israël et le Hamas, la communauté juive tient à se rassembler, en famille, pour honorer la victoire de la lumière sur les ténèbres. Une fête religieuse moins importante que les autres du calendrier hébraïque mais qui a pris de l'importance depuis le début du XXe siècle.
"Allumer cette bougie, c'est plus qu'un symbole, c'est tout une espérance autour de la puissance de la lumière. Elle évoque une victoire de l'intelligence sur la bêtise, de la vérité sur le mensonge, de la lumière sur l'obscurité.", explique Simon Ohayon, rabbin à Villeurbanne.
La fête de Hanouka a débuté ce 7 décembre. Elle commence le 25 du mois hébraïque de kislev et dure huit jours. Elle tire ses origines du retour de la religion hébraïque au temple de Jérusalem, après que celui-ci a été profané aux mains des Séleucides, au IIe siècle avant JC. Hanouka commémore cette victoire de la transmission du judaïsme contre une tentative d’acculturation forcée.
Espérance
"C'est aussi signe d'un miracle, on attend plus que jamais aujourd'hui une victoire sur les moments tragiques et la souffrance.", poursuit le rabbin villeurbannais. Lui aspire à vivre "avec joie et sérénité".
Dans un contexte de montée des actes antisémites, plus de 1 500 recensés en France depuis le 7 octobre, et de la guerre en Palestine, les pratiquants que nous avons rencontrés nous confient une fête "différente", cette année. "Nous espérons que les choses s'arrangent pour Israël, nous voulons la paix, mais pas à n'importe quel prix.", explique une des personnes rencontrées dans un supermarché casher de la ville. "En ces temps de tristesse, cela nous met un peu de joie au cœur, on va de l'avant, malgré tout", confie une cliente du magasin en achetant ses beignets, pâtisserie prisée des tables familiales pour cette célébration.
Un président ne devrait pas faire ça
Mais cette fête a aussi été célébrée par le chef d'Etat. Pour la première fois dans l'histoire de la république française, une célébration religieuse a été organisée au sein même du palais de l'Elysée. Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a allumé la première bougie de Hanoukka en présence d'Emmanuel Macron pour marquer le début de cette fête juive des lumières.
La séquence a énormément tourné sur les réseaux sociaux. Les oppositions n'ont pas manqué de s'indigner face à ce qu'elles jugent être "une erreur politique" de la part de celui qui se doit d'être le garant de la laïcité en France. Surtout, dans le contexte de guerre en Palestine.
La célébration du début de la fête juive de Hanouka ce 7 décembre à l'Elysée est un "signal" de "soutien" envoyé à la "communauté juive" face à la "montée de l'antisémitisme", a estimé ce 8 décembre, Elisabeth Borne, rejetant ainsi toute polémique sur une entorse à la laïcité.
De son côté, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi a qualifié d'"erreur" cette célébration, estimant que "ce n'est pas la place au sein de l'Elysée d'allumer une bougie de Hanouka parce que l'ADN républicain, c'est de se tenir loin de tout ce qui est religieux".
Lors d'une visite sur le chantier de Notre-Dame ce vendredi matin, le chef d'Etat a défendu une cérémonie "dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde". Lui, qui avait assisté en septembre dernier à la cérémonie du Pape François au Vélodrome à Marseille, a ajouté, "chacun a la liberté de croire et pas croire, la laïcité ce n'est pas effacer les religions."
