À partir du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, la défaite du IIIeme Reich se précise et les tueries se multiplient de la part des forces d'occupation en déroute. Jusqu'à la libération de Lyon, début septembre, plusieurs centaines de détenus de la prison de Montluc sont exécutées arbitrairement. Ce fut le cas de 120 d'entre eux le 20 août 1944 à Saint-Genis-Laval.
Le matin du , la police allemande de Lyon, dirigée par Werner Knab et Klaus Barbie, extrait environ 120 détenus de la prison de Montluc. Les otages sont emmenés dans deux fourgons, accompagnés de six voitures dans lesquelles se trouvent des Allemands et des miliciens français, au fort désaffecté de Côte-Lorette, sur les hauteurs de Saint-Genis-Laval.
Les prisonniers, qui avaient entre 17 et 65 ans, sont fusillés par petits groupes dans la maison du garde attenante à l'ancien fort de Côte-Lorette. Un seul, un "malgré nous" (le terme désigne les Alsaciens et les Mosellans incorporés de force dans la Wehrmacht) peut s'échapper sans être repris.
Après la fusillade, les bourreaux incendient la maison avec de l'essence et du phosphore, puis la font exploser. Le lendemain, une équipe mortuaire de la Croix-Rouge, arrivée sur place pour dégager et identifier les corps, place les restes dans 88 cercueils, mais le nombre précis de victimes est inconnu, certains des cercueils ne contenant que des fragments osseux et des débris.
Une quarantaine de victimes jamais identifiées
Parmi les victimes, on compte plusieurs figures de la résistance locale, comme Daisy Georges-Martin, François Boursier et Roger Radisson. Mais on ignore encore l'identité de nombre d'entre elles. En 2023 - année de la mémoire à Saint-Genis-Laval - le travail d'identification n'était pas terminé : 89 personnes ont été formellement identifiées.
Chaque année, la commune commémore cette tragédie. À l'occasion des 80 ans de l'événement, une Veillée du Souvenir se tiendra samedi 24 août à 20h30 et la cérémonie protocolaire se déroulera le dimanche 25 août à 10h. L'ASPAL (Association Saint-Genoise du patrimoine, des arts et des lettres) qui s'est chargée de collecter des archives et de retrouver les familles des victimes, propose aux habitants une "lecture sous l’arbre", mardi 20 août, à 10h30, devant le caveau du fort de Côte-Lorette. Au programme de ce moment solennel, accompagné par un violoncelliste : des lettres d’enfants de victimes, des témoignages de Saint-Genois ou de mères de prisonniers.
Le , des obsèques avaient été célébrées dans la commune en présence du cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, alors que les Allemands occupaient encore la ville. Ce massacre reste l'un des plus importants qu'ait connu le département du Rhône pendant l'Occupation.