Après un automne où les négociations ont traîné en longueur, l'Olympique lyonnais a annoncé ce lundi 5 décembre, accorder un ultime délai à l'homme d'affaires John Textor pour le rachat du club. Si le deal ne se conclut pas d'ici mercredi 7 décembre, l'opération sera annulée.
Le ciel s'est soudainement obscurci lundi matin au-dessus du Groupama Stadium, alors même que Lyon retrouvait pour la première fois du ciel bleu après plusieurs jours de grisaille. Dans un communiqué publié ce 5 décembre 2022, l'Olympique lyonnais a annoncé qu'après plusieurs reports, un dernier délai était accordé au milliardaire américain John Textor pour racheter le club rhodanien, valorisé à 800 millions d'euros. La holding Eagle Football a jusqu'à mercredi 7 décembre pour conclure l'opération de rachat. Dans le cas contraire, celle-ci sera annulée.
"Au regard des avancées réalisées dans les 48 dernières heures, les vendeurs et OL Groupe ont accepté de concéder un ultime délai à Eagle Football au 7 décembre 2022 pour trouver un accord final, inconditionnel et financé avec l'ensemble des parties", a indiqué la holding propriétaire du club lyonnais dans son communiqué.
L'attente du feu vert de la Premier League anglaise
La holding américaine regroupant John Textor et l'homme d'affaires canadien Jamie Salter s'est engagée fin juin à acquérir la totalité des actions et la moitié des Osranes (obligations convertibles en actions émises pour financer la construction du Groupama Stadium) détenues par Holnest, la holding de la famille de Jean-Michel Aulas (27,7% du capital). Plus la totalité des parts détenues par Pathé (19,3%) et le fonds d'investissement chinois IDG Capitals (19,8%).
La cession, dans un premier temps fixée fin septembre, a été différée depuis à plusieurs reprises, dans l'attente notamment du feu vert de la Premier League au montage prévu. Vendredi, les vendeurs et OL Groupe avaient accordé un délai supplémentaire à Eagle Football afin de finaliser les procédures, précisant qu'ils prendraient leur décision dimanche soir sur "la suite à donner à l'opération au regard des avancées réalisées d'ici là".
John Textor avait assuré aux vendeurs avoir "obtenu la totalité des financements nécessaires à l'opération", selon le communiqué du groupe vendredi. Mais une dernière condition restait à satisfaire: l'apport en nature à la holding Eagle Football des parts qu'il détient dans le club anglais de Crystal Palace, pour obtenir le feu vert de la Premier League.
L'OL envisage des "sources alternatives" de financement
"Eagle Football a informé ce jour les vendeurs que des progrès avaient été faits pour obtenir l'accord de toutes les parties, en ce compris l'accord de la Premier League, pour procéder aux opérations et à leur financement, mais qu'un délai supplémentaire lui était nécessaire", explique OLG dans son communiqué de lundi.
Le groupe avertit toutefois que "passé ce dernier délai, les vendeurs et OL Groupe ne pourront que constater qu'il est devenu improductif de donner un délai supplémentaire à Eagle Football".
"OL Groupe va également considérer des sources alternatives de renforcement de ses fonds propres pour avoir rapidement des solutions disponibles pour le cas où des opérations avec Eagle Football ne seraient pas réalisées", précise-t-il.
Cette cession, qui prend des airs d'Arlésienne, représenterait un tournant historique pour le club de L1, présidé depuis 35 ans par Jean-Michel Aulas, même si ce dernier doit conserver "au moins trois ans" son poste de président, selon l'accord prévu.
Un club en plein redressement financier
Agé aujourd'hui de 73 ans, "JMA" a su transformer un OL moribond en 1987 en une entreprise cotée en Bourse au palmarès prestigieux: sept trophées consécutifs en Ligue 1 (2002-2008) et deux demi-finales de Ligue des champions (2010, 2020). Après un coup de mou lié à la pandémie de Covid, qui a entraîné la fermeture des tribunes, et la faillite de l'ancien diffuseur Mediapro en 2020, le club est en plein redressement financier.
Sur l'exercice 2021-2022, son chiffre d'affaires a bondi de 42%, à 252,6 millions d'euros, et sa perte nette a été divisée quasiment par deux par rapport à la saison précédente (-55 millions, contre -107,5 millions). Et ses résultats sont encore en hausse de juillet à fin septembre: son chiffre d'affaires a progressé de 30% (avec notamment une hausse de 45% de ses recettes de billetterie).
La cotation des actions de OL Groupe et des Osranes est suspendue depuis le 17
novembre, dans l'attente de la finalisation de la vente. Avant la suspension, l'action
affichait une valeur de 2,79 euros. "Sachez que des transactions comme celle-ci peuvent être assez compliquées pour les acheteurs et les vendeurs, et il n'est pas rare de découvrir des obstacles sur le chemin d'un "closing" qui créent des complexités et des retards", avait
écrit le milliardaire mi-octobre sur son site internet pour rassurer les supporters lyonnais.
Avec AFP