Une trentaine de femmes, "travailleuses du sexe" manifestaient ce mercredi 13 avril devant l’hôtel de ville de Lyon. Au cœur de leurs revendications, l'abrogation de la loi prostitution pénalisant les clients, loi que l’association "Mouvement du nid" estime adaptée.
"Six ans après son entrée en vigueur le 13 avril 2016, la mise en œuvre pleine et entière de la loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitueur et à accompagner les personnes prostituées s’impose plus que jamais comme une urgence".
Pour l'association "mouvement du nid" favorable à la loi, il faut mettre les moyens, changer la donne et appliquer le texte. Le mouvement du nid souhaite tout simplement mettre fin à la prostitution qu'il considère comme un esclavage.
Selon sa chargée de communication, Sandrine Goldschmidt, la loi est globale et permet de tendre vers cet objectif. Elle ouvre des perspectives : nouveaux droits (notamment concernant le droit au séjour), accès au logement, renforcement de la lutte contre le proxénétisme, lutte contre l'exploitation sexuelle...
Si les clients étaient au courant de la loi, ils n'iraient plus à la rencontre de prostituées. Au gouvernement de communiquer
Sandrine Goldschmidt, chargée de communication "Mouvement du Nid"
Une loi qui divise les travailleuses et travailleurs du sexe
Cybèle Lespérance, militante syndicaliste, est la porte-parole du Syndicat des travailleuses/travailleurs du sexe (Strass); Elle reproche à cette loi d’éluder les vraies problématiques. "On a déplacé la répression" dit-elle à l’image des arrêtés anti-prostitution qui interdisaient le stationnement des camionnettes en centre-ville puis dans les différents quartiers de la ville.
"Il n'y a pas eu de réelle évaluation sur le terrain, les dépôts de plaintes sont toujours aussi compliqués, les relations avec les forces de l'ordre toujours aussi tendues"..."On fait la chasse aux clients, et après ? Quant au volet social, qui était pourtant dans le cœur du projet : "on n'a pas atteint les objectifs".
Le texte voté en 2006 portait effectivement sur la sortie de la prostitution. Un "parcours de sortie" qui s'apparente à "un parcours du combattant" et là encore, Cybèle dénonce la complexité du dispositif. Selon elle, 80% des personnes concernées se montrent opposées au texte. Même si, dans l'un des articles, le racolage n'est plus un délit.
La loi a rendu notre travail plus difficile
Cybèle Lespérance, assistante sexuelle
Ce texte voté en 2006 continue à faire débat, opposant ceux qui veulent la fin de la prostitution à ceux qui voudraient qu’elle perdure, sans vraiment trancher, juste en punissant.