Les habitants de Rillieux-la-Pape sont privés d'une partie du réseau de transports en commun, suite aux violences urbaines qui ont éclaté jeudi 31 octobre et vendredi 1er novembre. Le maire dénonce "une punition collective".
10 jours sans bus. Les habitants de Rillieux-la-Pape sont privés d'une partie du réseau de transports en commun, suite aux violences urbaines qui ont éclaté jeudi 31 octobre et vendredi 1er novembre. Le maire (Horizon), Alexandre Vincendet, dénonce "une punition collective", suite à des actes dont seraient responsables "20 personnes qui vont être arrêtées."
Privés de bus
Dans le quartier de la Velette, sur les trottoirs, des personnes âgées, des enfants, des personnes qui vont au travail... Tous sont à pied. Après les incidents survenus jeudi 31 octobre et vendredi 1er novembre, pendant lesquels des jeunes ont intentionnellement brûlé, entre autres, deux bus articulés, les dessertes sont suspendues par sécurité. "On est obligé de marcher, c'est trop pour nous les vieilles", regrette une habitante. Un homme montre du doigt l'horizon : " il y a le marché là-bas, les centres commerciaux, toute une cité... Les gens marchent 30 à 40 minutes pour y aller", se désole-t-il.
Jusqu’au 11 novembre inclus, 37 arrêts de bus ne sont plus desservis* dans le secteur de la Velette. Une décision prise par Sytral Mobilités, le temps de revoir la sécurité des parcours, et suite à des menaces de grèves de syndicats de personnels TCL.
"Une punition collective"
Pour la CGT TCL, cette mesure de limitation est surtout destinée à marquer les esprits. "C'est un message aux salariés, pour qu'ils sachent qu’ils sont entendus. C'est désolant pour les habitants, mais nous on demande plus de securité pour les usagers comme pour les salariés", détaille Riad Marzouki, secrétaire général de la CGT TCL. Le maire, Alexandre Vincendet, estime que la décision prise par Bruno Bernard, président du Sytral et président (EELV) de la métropole de Lyon, est injuste : "c'est une punition collective imposée par Bruno Bernard, [qui touche] 18 000 habitants. Pour 20 personnes qui vont être arrêtées prochainement, car je sais que l'enquête progresse rapidement, on fait payer tout le monde !"
La ville de Rillieux-la-Pape a déposé un recours devant le tribunal administratif pour rupture du service public. De son côté, la CGT TCL prévient : si dans les prochains jours, les conditions ne sont pas réunies, elle encouragera ses agents à faire valoir leur droit de retrait sur toutes les lignes du secteur.
Commune la plus marquée par l'insécurité
Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon et du Sytral, n’a pas souhaité répondre à nos questions. Mais dans une lettre adressée au maire de Rillieux-la-Pape, il rappelle qu'en 2023, "en raison d'incivilités et d'actes de malveillance sur la voie publique, les lignes de bus ont dû être limitées et/ou déviées plus de 90 fois." Il fait valoir que "la majorité des déviations ou limitations de lignes TCL sont effectuées à la demande de la police municipale ou du centre de supervision urbain (CSU)."
La ville de Rillieux-la-Pape est actuellement celle qui concentre le plus d'incidents constatés par les TCL dans la métropole de Lyon. En avril dernier, un bus avait déjà brûlé dans le même quartier. L'évolution de l'insécurité est également la plus négative de la métropole, selon les TCL. Des limitations ou déviations de lignes suite à des problèmes de sûretés ont été mises en place plus de 70 fois sur le seul premier trimestre 2024.
*Les lignes C2, C5, S8 et 33 sont concernées.
Reportage de Julien Sauvadon et Bénédicte Millaud