Lyon. Le général émirati Nasser Al-Raisi élu président d'Interpol. Les politiques de la région dénoncent cette décision.

Le général émirati Ahmed Nasser Al-Raisi, visé par plusieurs plaintes pour "torture" en France et en Turquie, a été élu jeudi 25 novembre à Istanbul président d'Interpol, a annoncé l'agence de coopération policière basée à Lyon.

"M. Ahmed Nasser Al-Raisi (...) a été élu au poste de président", a indiqué Interpol sur Twitter vendredi 25 novembre 2021 au matin.  

Accusé de torture 

Des organisations de défense des droits de l'Homme et des élus s'étaient opposés à l'élection de M. Al-Raisi, estimant qu'elle porterait atteinte à la mission d'Interpol. Il visé par plusieurs plaintes pour "torture" en France et en Turquie

 

L'ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR) accuse dans l'une de ces plaintes le général émirati d'"actes de torture et de barbarie" contre l'opposant Ahmed Mansoor, détenu depuis 2017 dans une cellule de 4 m2 "sans matelas ni protection contre le froid", ni "accès à un médecin, à l'hygiène, à l'eau et aux installations sanitaires". Ces procédures n'ont pas abouti jusqu'ici.

 

Une candidature contestée par des élus de la région 

Le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, a qualifié cette élection sur Twitter "d'erreur impardonnable" 

 

En début de semaine, il avait alerté conjointement avec le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, le gouvernement sur cette question.  

Le député du Rhône (non-inscrit) Hubert Julien-Laferrière a dénoncé cette nomination dans un communiqué, qualifiant ce choix de "honte".  Sept élus de Lyon et sa région, notamment de la majorité présidentielle, avait dénoncé vendredi 19 novembre dans une tribune parue dans le Monde sa possible élection à la tête d'Interpol. 
Sous le titre "Interpol n'est pas à vendre au plus offrant", le collectif estime que le seul candidat déclaré, le général Nasser Ahmed Nasser Al-Raisi, est "à la tête d'une administration de tortionnaires", dont le pays "vient de faire un gros chèque au budget d'Interpol" (60 millions d'euros ndlr).  
Les signataires craignaient  "un nouvel affront" risquant d'emporter "la vénérable institution" après l'arrestation fin 2018 de l'ancien titulaire chinois Meng Hongwei dans son pays.  "Qu'il ne se trouve pas, parmi les élites des nations adhérentes à Interpol, un seul candidat probe et intègre, sans sang sur les mains, serait (...) assurément, le chant du cygne d'Interpol", poursuivaient-ils, évoquant le spectre d'une future notice rouge visant M. Al-Raisi.  
Parmi eux, le député LREM de Villeurbanne Bruno Bonnell ou la sénatrice PCF de la Loire Cécile Cukierman, tous deux têtes de liste aux élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore l'ancien président de la métropole de Lyon David Kimelfeld.   Parmi eux, le député LREM de Villeurbanne Bruno Bonnell ou la sénatrice PCF de la Loire Cécile Cukierman, tous deux têtes de listes aux élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore l'ancien président de la métropole de Lyon David Kimelfeld. 

Poste honorifique 

La fonction de président est essentiellement honorifique. Le vrai patron de l'organisation étant son Secrétaire général. Le poste est assuré par l'allemand Jürgen Stock, renommé pour un second mandat de cinq ans en 2019.

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