"Ce n'est pas un coup médiatique ou commercial. C'est une initiative qui s'inscrit parfaitement dans notre ADN tourné vers la pharmacie et la santé", dixit la directrice générale de Boiron. Le spécialiste de l'homéopathie, basé dans le Rhône, annonce se diversifier dans les autotests Covid-19.
Confrontés à une baisse d'activité après le déremboursement de ses produits par la Sécurité Sociale, les laboratoires Boiron, spécialisés dans les produits homéopathiques, sont contraints de se diversifier. Dernière initiative en date : assembler et distribuer des autotests du Covid-19 fabriqués par NG Biotech. "Tous les services de l'entreprise, de la fabrication au commercial et à l'administratif sont mobilisés" pour la réussite de cette diversification, a indiqué ce 8 avril 2021 à l'AFP, la directrice générale, Valérie Poinsot.
Les premières commandes sont prises
Les premiers autotests distribués par Boiron seront ceux de la petite société familiale bretonne NG Biotech. Ils sont encore en cours d'homologation mais l'obtention d'une autorisation de commercialisation n'est, selon la dirigeante de Boiron, qu'une question "de jours ou de semaines".
Ninonasal, c'est le nom de l'autotest breton, est doté d'un écouvillon spécifique, et affiche le résultat en quelques minutes.
"On va les aider à assembler les tests, à les mettre en boîte, à prendre les commandes avec nos propres forces commerciales. Ensuite, nous allons les stocker et les livrer en pharmacie dans toute l'Europe", explique Valérie Poinsot. Les premières commandes ont été prises il y a trois jours. Et rien qu'au niveau industriel, l'opération devrait mobiliser "plusieurs dizaines de salariés".
Se diversifier pour compenser la baisse d'activité
"Ce n'est pas un coup médiatique ou commercial. C'est une initiative qui s'inscrit parfaitement dans notre ADN tourné vers la pharmacie et la santé", a déclaré la directrice générale de Boiron. "C'est une opération relativement transformante pour notre entreprise qui a vécu des difficultés ces dernier mois", a-t-elle ajouté, en référence aux suppressions d'emplois auxquelles le groupe a dû procéder.
Ces derniers mois, Boiron a multiplié les initiatives, en se lançant sur de nouveaux métiers pour compenser sa baisse d'activité : les extraits de plantes, les probiotiques, les compléments alimentaires à base de polyphénols (tanins), le cannabis à usage médical. Le groupe a aussi lancé de nouvelles spécialités homéopathiques contre l'arthrose, la colique du nourrisson ou les maux de gorge.
.En mars 2020, Boiron a annoncé la suppression de plus de 600 postes, soit environ un quart de ses effectifs en France. Une restructuration, que l'entreprise, lie à la décision du gouvernement de ne plus rembourser l'homéopathie. Depuis, le plan social a été légèrement revu à la baisse, et concerne environ 580 postes.