"La France a fait une belle saison, le tourisme va bien". La ministre chargée du tourisme a dressé un bilan plutôt positif en cette fin du mois d'août. Plus d'un tiers des Français sont partis. 88 % d'entre eux sont restés en France. Auvergne-Rhône-Alpes est la troisième région à profiter de cet élan, après le grand Sud et la Bretagne. Mais certains professionnels du secteur relativisent.
"Moi, mon été n'a pas été au beau fixe". Thierry Fontaine est le président de l'UMIH du Rhône (Union des Métiers et de l'Industrie de l'Hôtellerie). La saison estivale a connu une baisse des nuitées sur le département de l'ordre de -5 à -10 % par rapport à l'an passé.
Des mauvais chiffres liés à la baisse de pouvoir d'achat des consommateurs. "Dans les restaurants, les clients n'ont pas consommé autant que l'an passé" explique Thierry Fontaine. Il se pose aussi la question des émeutes qui ont secoué le pays au début de l'été, "une mauvaise image envoyée aux touristes".
Pourtant, à entendre la ministre du Tourisme, "la France a fait une belle saison. Le tourisme va bien en France". Olivia Grégoire poursuit : "malgré les manifestations, les émeutes, les chiffres sont là".
La France reste la première destination touristique au monde. Les craintes étaient justifiées, mais les chiffres ne confirment pas la réalité. Même s'il y a des disparités d'une région à l'autre.
Olivia Grégoire, ministre chargée du tourisme
Des disparités régionales
En région Auvergne-Rhône-Alpes, même satisfécit. Les chiffres sont bons. Les nuitées auraient augmenté de près de 2% en moyenne, sur l'ensemble du territoire. Mais, dans le détail, les chiffres diffèrent d'un département à l'autre. Les Savoie connaissent une hausse de leur fréquentation, tout comme la Loire (+5 %). Mais le Rhône semble avoir souffert d'une baisse avec, par exemple, -5 % sur la métropole de Lyon.
On assiste à un rééquilibrage sur les destinations. La montagne l'été se confirme. Le tourisme urbain s'est tassé. Mais on sait aussi que les métropoles vont bénéficier de l'effet Coupe du monde de rugby.
Fabrice Pannekoucke, président d'Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme
"On part moins longtemps, mais plus souvent"
Car les Français se sont adaptés. Ils délaissent de plus en plus le traditionnel logement meublé au profit de location via les plateformes internet ou la visite chez les amis et la famille. D'une manière générale, les habitudes évoluent. Terminé le séjour de trois semaines en continu. Les vacances se morcellent. "On part moins longtemps, mais plus souvent" explique la ministre du Tourisme. Le président de l'UMIH dans le Rhône le confirme : "les week-ends sont en chute, mais il y a de plus en plus de monde en semaine".
Les effets du climat
La question de la météo se pose également. Entre des périodes bien arrosées et une fin août particulièrement chaude, les touristes ont été réactifs. En Ardèche, la grotte Chauvet 2, a battu un record de fréquentation depuis son ouverture en 2015. Le 17 août, 4300 personnes sont venues la visiter. Le site a connu un début d'été en baisse (-10 % par rapport à 2022), mais un mois d'août à la hausse (+3,5 % par rapport à 2022).
Le ressenti, c'est que plus de monde est venu sur les périodes de fortes chaleurs, pour se mettre à l'abri, mais c'est également vrai quand il ne fait pas beau.
Franchon Lefrileux, chargée de communication de la Grotte Chauvet 2
Globalement, même si le bilan est nuancé, cet été les Français sont bien partis. Un tiers d'entre eux sont partis pour des courts séjours ou plus, et 88% sont restés en France. Les professionnels du tourisme attendent beaucoup de l'arrière-saison. La Coupe du monde de rugby devrait contribuer à cet élan. À l'évidence, les vacances bougent. La saison touristique d'été s'étale désormais de mai à octobre.