Les formidables secrets de la vie du magicien illusionniste drômois Dani Lary

Il n’est pas seulement un personnage « formidable » de notre région Auvergne-Rhône-Alpes… Il est aussi magique. Dani Lary est surtout l’un des magiciens les plus populaires en France. « Illusionniste et magicien » précise-t-il d’emblée. Sa notoriété a largement dépassé les frontières hexagonales. Pendant 20 ans, il a créé, chaque mois, un grand numéro d’illusion pour l’émission de Patrick Sébastien « Le plus grand cabaret du monde » sur France2. Et il a aussi présenté ses spectacles sur les plus grandes scènes françaises et internationales. Mais aujourd’hui, c’est dans la Drôme qu’évolue Dani. Il a réalisé son rêve en y acquérant sa propre salle…

Le parcours de Dani Lary a débuté à Oran, ville portuaire du nord de l’Algérie, là où il est né. Ses parents en sont partis en 1962. « Le général de Gaulle a dit : « je vous ai compris ». Et nous, ben on a compris qu’il fallait rentrer…», plaisante-t-il. « Mes parents ont eu du mal à refermer cette cicatrice. Je laisse, aujourd’hui, n’importe qui imaginer vivre cette situation. A environ 45 ans, on te dit : « stop. Tu laisses tout, tu prends une valise, et tu t’en vas. Imaginez : vous laissez votre maison, vos amis, votre travail, votre voiture, et tout ce que vous avez construit. Je pense que cela a dû être très très dur. Il a fallu, comme tous les pieds noirs, que l’on se reconstruise. »

De l'Algérie à la Drôme, en passant par Colombey-les-deux-Eglises

Dani est retourné dans son pays d’origine, depuis. « J’ai fait un spectacle à Alger, dans un théâtre. Mais pas mes parents. » A leur arrivée, ces derniers se sont installés à Colombey-les-Deux-Eglises. Et pas par hasard. « Mon père a écrit au général de Gaulle. Cette lettre est toujours aux archives de la ville. Il lui a écrit : « Je vous ai compris, mais maintenant vous allez me comprendre » raconte Dani Lary. « Mon père avait une usine de meubles en Algérie. Les services du général lui ont répondu. Il n’y avait pas de menuisier à Colombey. Il a donc été invité à trouver du travail. Voilà comment on s’est retrouvés là-bas. »

Plus tard, la petite famille, qui comprenait cinq enfants, a obtenu un droit prioritaire pour occuper un appartement en HLM, à Bourg-de-Péage. Direction la Drôme. C’est là que naitra sa vocation de magicien, dès l’âge de 8 ans. « J’étais fan de deux magiciens : Jean Schmoll et Henri Kassagi.  J’avais un copain qui avait une petite boite de magie de Kassagi. Et puis j’avais vu un jour Schmoll à la télévision et cela m’a énormément marqué. » C’est décidé, il en fera son métier.

Inspiré par des grands maîtres de l'illusion

Il va tout apprendre avec un autre illusionniste, Jean Régil. « C’est mon copain ! », s’enthousiasme Dani Lary. « Il est de Lyon ! Même si aujourd’hui il est installé à Macon. C’est l’un des premiers à avoir fait de la grande illusion. » Mais sa grande référence reste à jamais Houdin qu’il considère comme le plus grand magicien de tous les temps. « Le plus grand n’est pas David Copperfield. Jean-Eugène Robert-Houdin est le maître absolu. Il ne faut pas le confondre avec Houdini, qui était beaucoup plus jeune, et dont le pseudo lui rend hommage», tient-il à préciser.

« Au début, ça les a beaucoup amusés » se souvient l’illusionniste à propos du regard de ses parents sur sa future vocation. Mais les choses ont un peu dérapé. « Ma mère, c’était la meilleure en magie. Elle faisait systématiquement disparaître tous les tours que je fabriquais. Tout passait au vide-ordure ! » Son père pensait qu’il allait reprendre les rênes de son affaire de meubles. « Il m’a appris à fabriquer des armoires, des commodes. Il me demandait souvent ce que je voulais faire, comme métier. Pour lui, magicien n’en était clairement pas un, pour gagner sa vie. »

Du cabaret de Romans-sur-Isère, aux plateaux de France tv

Bravant son destin tout tracé, Dani Lary va débuter sa carrière à « la charrette » dans un cabaret de Romans-sur-Isère. Puis il se lance petit à petit à l’assaut du monde du spectacle. « J’ai remporté mon premier concours, et je suis devenu champion de France de magie. Puis j’ai été embauché pour jouer sur un bateau de croisière. J’y suis resté 6 ans. C’est là que j’ai rencontré Pascal Sevran. » Puis viendra la rencontre avec Patrick Sébastien, qui lui propose un défi : créer une grande illusion inédite chaque mois pour son émission « Le plus grand cabaret ». Cela va durer 20 ans. « Une expérience incroyable dans ma vie. Je remercierai toujours Sébastien de m’avoir donné cette opportunité. »

Patrick Sébastien a refusé certains numéros. Il me demandait de modifier. Cela n’a pas été facile pendant 20 ans

Une aventure colossale, sur laquelle il revient « Au même titre que Laurent Gerra bossait chez Drucker, ou Florence Foresti chez Ruquier, moi, j’étais chez Patrick Sébastien. Quelle expérience incroyable. J’ai créé plus de 400 tours. J’en n’aurais jamais créé autant dans ma vie, si je n’avais pas eu cette carotte », reconnaît-il. Carotte… ou bâton ? « Il y en a eu quelques-uns, mais c’est pas grave. Je suis honnête : quelques fois, Patrick Sébastien a refusé certains numéros. Il me demandait de modifier. Cela n’a pas été facile pendant 20 ans. L’émission prenait de plus en plus de notoriété et il recevait des artistes du monde entier, et de très haut niveau. Après avoir vu des choses extraordinaires, je devais clôturer ça ! C’était dur ! »

Dani Lary a souvent puisé son inspiration dans la Drôme, notamment à travers son personnage du Comte du bois des Naix -le bois et le château existent vraiment à Bourg-de-Péage-. « J’ai toujours adoré les châteaux. Dracula, les contes, c’est mystérieux, tout ça. Je jouais dans ce château quand j’étais gamin. J’avais 9 ans, et j’étais le comte. Et un jour j’en ai fait un spectacle. »

Des innovations à la Copperfield, mais toujours de manière artisanale

Dani Lary est aujourd’hui surtout connu comme grand illusionniste. « 1,72 mètres ! » rectifie le concerné. Mais il est d’abord un passionné de cartes. Il est l’un des meilleurs connaisseurs français du sujet, auquel il a consacré un livre. « Tous les magiciens, sans exception, pratiquent le close-up. Pour une bonne raison : cela ne coûte pas cher. Ensuite, il y a les magiciens qui se spécialisent dans cette voix, et ils atteignent des niveaux incroyables. Certains jeunes font des miracles. Même moi, quand je les regarde, je suis époustouflé. Personnellement, je me suis dirigé vers la magie de scène. Puis la grande illusion, avec les femmes coupées en deux, lévitation, apparition de voitures… Un peu le même domaine que Copperfield. »

Emission présentée par Alain Fauritte
Emission présentée par Alain Fauritte

Dans ce monde de la grande illusion, une place importante est laissée à l’innovation. « Toujours ! Mais pas forcément, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, avec l’aide des nouvelles technologies. Cela reste essentiellement artisanal. Mais je continue d’être étonné, lorsque je vois mes confrères. Je me dis : « mais pourquoi je n’ai pas eu cette idée avant ! » Dani Lary est surtout épaté par les mises en scène. « Le plus dur, c’est surtout de faire apparaître quelqu’un, à chaque fois, d’une manière différente, nouvelle. Et ça, c’est beau.»

De Johnny à Michael Jackson, la magie au service des stars

Dani Lary a également eu l’opportunité d’exercer son talent au service d’autres artistes, comme Johnny Hallyday. « C’est aussi grâce à l’émission de Patrick Sébastien. A force de me voir tous les mois, on pense obligatoirement à moi pour ajouter de la magie dans un spectacle. J’ai commencé par Philippe Candéloro, sur la glace. Puis Johnny, Obispo et, récemment, j’ai travaillé avec Maitre Gims. D’ailleurs on est en pourparlers pour assurer son prochain Stade de France. »

Il a même failli travailler pour Michael Jackson. « J’avais contribué à la réalisation des tours dans sa dernière tournée. Je devais le rencontrer à Londres. Et malheureusement, cela ne s’est jamais fait. Il est mort avant», se souvient le magicien.

Une salle de spectacle magique dans la Drôme

Retour en Auvergne-Rhône-Alpes. Dani Lary a trouvé son bonheur à Barbières, dans la Drôme. Il s’est installé dans une ancienne usine de filature, pour y créer sa propre salle de spectacle. Un rêve de gamin qui se réalise. « A force d’avoir construit tous ces numéros pour le plus grand cabaret, mon local de 2000 m2 était plein. J’ai donc cherché un autre lieu pour stocker. La maire de Bourg-de-Péage, Nathalie Nieson, me parle d’une usine vouée à la démolition, à 12 kilomètres de là. Je suis tombé amoureux de ce petit village et surtout de cette usine, qui avait une âme. » Il a alors tout transformé, pour en faire un lieu magique. « J’ai mis en scène cette salle comme je le fais pour mes numéros. On peut y voir l’ascenseur que Johnny a utilisé à Bercy, l’araignée de Mylène Farmer, et tout ce que j’ai fabriqué pour plein d’artistes. J’y ai placé toutes les illusions que j’ai créées pour la télé. C’est une salle musée. Avec une grande scène de Zénith. »

Ce qui n’empêche pas l’artiste de repartir en tournée dès le 21 janvier 2022, en débutant par Grenoble et Lyon.

Un gamin qui a réalisé son rêve

Avant de repartir, La photo-portrait de Dani Lary apparait, comme par magie, dans un écran du décor de l'émission "Vous êtes formidables". « Que pensez-vous de ce personnage? » lui demande le journaliste Alain Fauritte. Les yeux de ce grand homme de spectacle se remplissent subitement d'émotion. Très ému, il répond : « C'est un gamin, qui a réalisé son rêve. Et -sa gorge se noue- il est toujours resté gamin ». Tout est dit. Rideau.

REPLAY : Voir et revoir l'intégralité de l'émission avec Dani Lary

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