La Cour d'appel de Lyon doit rendre ce jeudi 25 avril, sa décision dans le volet civil de l'affaire du Levothyrox. Le laboratoire Merck, le fabricant, est accusé par quelque 3.300 malades de la thyroïde de les avoir mal informés sur le changement de formule de ce traitement.
Le laboratoire Merck a t-il commis un défaut d'information concernant la nouvelle formule de son médicament le Levothyrox ? C'est la question à laquelle devra répondre la Cour d'appel de Lyon ce jeudi. La cour d'appel de Lyon avait examiné, le 7 janvier 2020, le recours de plus de 3000 plaignants et mis sa décision en délibéré.
Il y a un peu plus d'un an, ils avaient porté plainte contre le laboratoire mais ils avaient été déboutés par la Justice. Le 5 mars 2019, le tribunal d'instance de Lyon avait en effet jugé que Merck avait respecté ses obligations réglementaires et écarté toute faute.
Convaincus, au contraire, que le groupe pharmaceutique les a mal informés, 3.329 patients souffrant d'effets secondaires ont fait appel et réclament 10.000 euros d'indemnités chacun, soit 33 millions au total. Ils attendent donc beaucoup de ce second procès. "Notre plus grande attente, c'est d'être enfin écoutés, qu'on arrête le déni, de parler d'effet « nocebo », de nous traiter d'hystériques", expliquait en janvier Aline Bonanno, plaignante et vice-présidente d'une association de patients victimes de la nouvelle formule du Levothyrox.
Durant l'appel, le laboratoire pharmaceutique a gardé la même ligne de défense et réaffirmé qu'il ne pouvait pas informer directement les patients. La loi le lui interdit.
La nouvelle formule de ce médicament prescrit contre l'hypothyroïdie, modifiait certains de ses excipients pour renforcer la stabilité du produit. Elle a été incriminée entre mars 2017 et avril 2018 par quelques 31.000 patients souffrant de maux de tête, insomnies, vertiges, etc. Mais en juin 2019, l'Agence du médicament a publié le rapport final de son étude de pharmaco-épidémiologie. Menée sur plus de deux millions de patients, elle conclut que le passage à la nouvelle formule du Levothyrox n'a pas engendré de "problèmes de santé graves".
En attendant l'arrêt de la cour d'appel, les malades se préparent à une autre bataille, le volet pénal de l'affaire du Levothyrox instruit à Marseille. Les plaignants s'étaient constitués partie civile dans le cadre de l'information judiciaire contre X pour tromperie aggravée, blessures involontaires, mise en danger de la vie d'autrui et homicide involontaire ouverte par le parquet de Marseille.