Les deux poids lourds régionaux du football se retrouvent vendredi 21 janvier en ouverture de la 22e journée du championnat de France. Tous deux sont sur des charbons ardents pour leurs piètres résultats sportifs et le comportement de leurs ultras. Les supporters stéphanois sont d'ailleurs interdits de déplacement.
C'est un derby qui n'aura pas la saveur des précédents. Un derby de crise même pour les deux clubs, en ouverture de la 22e journée de championnat, le 21 janvier au Groupama stadium.
D'abord parce qu'aucune des deux écuries régionales n'est à la place qu'on est en droit d'attendre d'elle dans le championnat de France. Lyon, après 5 matches sans victoire, a décroché les 3 points -enfin- contre Troyes le 16 janvier mais ... pointe à la 11e place du classement.
De son côté, Saint-Etienne et son nouveau coach Pascal Dupraz, attendent toujours de voir la lumière et de sortir de la 20e et dernière place, avec 12 points seulement, à 5 points tout-de-même de l'avant-dernier, Bordeaux.
Des effectifs allégés
Côté feuille de match, les configurations sont très moyennes de part et d'autre. L'olympique lyonnais est décimé en défense avec la suspension du défenseur central Jérôme Boateng, qui s'ajoute aux indisponibilités de Jason Denayer, en soins après blessure, et de Sinaly Diomandé, en reprise à la suite d'un problème similaire. Absence aussi de l'arrière gauche brésilien Emerson, car positif au Covid-19, et de l'attaquant Jeff Reine-Adelaïde, en reprise après une grave blessure à un genou.
Saint-Etienne aussi
Côté stéphanois, c'est aussi compliqué derrière : Miguel Trauco est bien incertain. Eliaquim Mangala du Valence CF, devrait signer rapidement, mais il ne jouera pas contre Lyon. Quant à la recrue de novembre Joris Gnagnon, il est toujours annoncé hors de forme alors que, devant, Romain Hamouma, en phase de reprise, devrait être encore un peu court.
Cerise sur le gâteau à la grimace, l'AS Saint-Etienne déplore également un nouveau joueur positif au Covid-19. Le club stéphanois est resté sur sa politique de ne pas divulguer les noms. De son côté, l'attaquant uruguayen Ignacio Ramirez, -en prêt- a officiellement quitté le club aprés 6 rencontres jouées seulement sous le maillot vert.
Des supporters stéphanois interdits, les ultras dans le viseur quand même
Côté supporters, les deux clubs vont être scrutés à la loupe par la commission de discipline de la FFF, même si les fans des Verts ont appris à la veille de la rencontre qu'ils resteront à la maison, le ministère de l'Intérieur justifiant sa décision par des "relations (...) empreintes d'animosité" et ayant donné lieu à de violents affrontements.
C'est du côté lyonnais que le passif est le plus lourd : le 21 novembre, le match de Ligue 1 Lyon-Marseille a été interrompu et reprogrammé pour un jet de bouteille sur Dimitri Payet.
Puis l'OL a été exclu de la coupe de France -tout comme le Paris FC- après des incidents provoqués le 17 décembre par des ultras, des Parisiens et des Lyonnais, durant la rencontre de 32e de finale de coupe de France.
Pas de mélange de supporters, pas de problème ?
Dernier fait en date, mercredi 19 janvier, à deux jours du derby, l'Olympique lyonnais -forcément fébrile sur ce sujet- a décroché et condamné une banderole vindicative à l'encontre de l'AS Saint-Etienne réclamant "d'achever" les Verts. Elle avait été apposée aux grilles du centre d'entraînement du club lyonnais.
De quoi chauffer les ultras Verts, certes interdits de tribunes pour ce derby, mais eux aussi récemment connus pour des actions peu glorieuses : dimanche 2 janvier, les plus radicaux d'entre eux avaient montré lors du match contre Jura Sud un visage bien peu sportif : jets de pétards, fumigènes craqués, et même usage de feux d'artifices.
Des incidents à répétition, une menace pour le club
Des incidents en tribunes provoquant une interruption de la rencontre d'une vingtaine de minutes, alors que le 22 octobre, les kops stéphanois avaient déjà provoqué des incidents avec des engins pyrotechniques retardant le coup d'envoi de la rencontre de Ligue 1 ASSE-Angers (2-2) de 59 minutes.
Un derby avec 5000 spectateurs seulement
Enfin, dernier nuage sur ce 124 eme derby : la jauge à 5000 spectateurs pour cause de ce que vous savez. Le stade résidant de l'OL sonnera bien vide, et l'on sera très loin des traditionnels guichets fermés et des 58 000 spectateurs de février 2018, actuel record pour ce sommet du sport régional.
Jean-Michel Aulas a beau pester sur Twitter contre le maintien de l'étiage à 5000 personnes pour cette rencontre, les autorités doivent attendre une décision du conseil constitutionnel pour une éventuelle augmentation de jauge... mais elle ne tombera que vendredi, trop tard pour le derby.
on ne nous aura rien épargné cette année … le préjudice causé par les jauges improbables et les huit clos s’élève à près de 12 m€ , et à cela il faut intégrer que tous nos matchs les plus importants se déroulent sans tous nos supporters garants de meilleurs résultats !
Jean-Michel AulasTwitter, le 19 janvier 2022