Condamné le 14 février dernier à un mois de prison avec sursis pour agression sexuelle, le maire de Firminy (Loire) était à nouveau jugé ce vendredi 11 octobre devant la Cour d'Appel de Lyon pour un deuxième procès. L'avocate générale a requis 8 huit mois de prison avec sursis.
Le parquet requiert 8 mois de prison avec sursis et une inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes, contre le maire de Firminy Marc Petit pour une accusation d'agression sexuelle. L'audience est terminée, la décision a été mise en délibérée et sera rendue le 18 novembre.Les réquisitions ont fait bondir Me Buffard, avocate de la défense: "on dit (au maire de Firminy) prouvez votre innocence. Si vous ne pouvez pas le prouver, c'est que vous êtes coupable. Où est la présomption d'innocence? Et s'il était innocent?"
Le 14 février dernier, jour de la Saint-Valentin, le maire de Firminy était loin de l'ambiance feutrée d'une soirée romantique. Ce jour-là, il était condamné à un mois de prison avec sursis pour agression sexuelle, suite aux accusations d'une attachée de presse du Puy-de-Dôme.
Des faits qui auraient été commis en Turquie
Selon l'accusatrice, les faits se seraient déroulés à Istanbul pour une réunion de l'Unesco en juillet 2016. Le maire de Firminy aurait, selon elle, tenté de l'embrasser et posé la main sur le sein. Des accusations que Marc Petit nie en bloc. A la barre, elle affirme: "quand il m'a agrippé par la nuque, je lui ai dit que c'était un grand malade, et je suis partie rejoindre ma délégation pour raconter les faits. Etre embrassée par surprise, ça ne m'était jamais arrivé." Son avocate a décrit 3 années très difficile depuis le dépôt de plainte. "Si on porte plainte, c'est parce qu'on est victime" dit-elle.
De nouveaux éléments ?
Marc Petit affirme avoir de nouveaux éléments permettant de le disculper. En effet, il serait en possession d'enregistrements sonores et vidéo du centre des congrès d'Istanbul le jour de la réunion de l'Unesco. Et aucun enregistrement ne permettrait de l'accuser de tels actes. Mais pour Me Paccard, avocate de la victime, les documents présentés par Marc Petit ne l'incriminent ni le disculpent. "Ce ne sont que des attestations du centre des congrès témoignant n'avoir rien vu sur les images de vidéosurveillance" nous dit-elle
Un maire isolé
A la barre, le maire se défend: "il y avait des centaines de personnes au centre des congrès. Je n'ai jamais été seul avec cette personne."
Dès sa première condamnation, l'entourage de Marc Petit s'est désolidarisé du premier magistrat de Firminy. Il a été exclu du PCF (Parti Communiste Français) et les appels à la démission du maire se sont multipliés. Droit dans ses bottes, Marc Petit a décidé de rester à la tête de la ville.