Lundi 8 juillet, dans un communiqué Etienne Blanc, vice-président LR de la Région, affirme avoir été mis à l'écart durant la visite présidentielle sur le site Safran de Villeurbanne. Le financement par la Région, à hauteur de 4,1 millions d'euros, du futur site Safran à Feyzin est-il menacé ?
"La Région a systématiquement, et à dessein, été écartée de toutes les discussions politiques et techniques au profit des seuls acteurs de la majorité présidentielle", avait déploré Etienne Blanc dans son communiqué diffusé lundi soir, 8 juillet après la visite du Président Macron sur le site Safran de Villeurbanne.
Au lendemain de cet incident diplomatique entre la Région, la Présidence de la République et le groupe Safran, l'amertume et l'incompréhension ne retombent pas...
"Hier à la faveur de la venue du Président de la République, Safran accueillait toutes celles et tous ceux qui ont financé (l'installation d'un nouveau site à Feyzin). ... A cinq reprises, on m'a interdit d'avancer, on m'a interdit l'accès à des salles, on m'a interdit l'accès à une tribune. Donc face à cette situation, j'ai décidé de quitter purement et simplement cette manifestation," a résumé Etienne Blanc.
La Région maintient-elle son financement ?
La Région s'est engagée à financer l'implantation de cette quatrième usine Safran à Feyzin à hauteur de 4,1 millions d'euros. Cet engagement financier est-il compromis ? Les financements de la Région Auvergne Rhône-Alpes seront-ils maintenus après cet incident ?
Etienne Blanc reste évasif et ne se prononce pas formellement : "il y aura une discussion au sein de la Région et nous verrons ce que nous faisons." Le premier vice-président poursuit: "la Région se posera la question : Est ce qu'on peut financer des opérations où l'on n'est pas pris en considération ?"
"Mépris" des collectivités territoriales
Pour le vice-président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes, cet incident va bien au-delà de sa personne. L'élu dénonce un "irrespect des collectivités territoriales".
"Vous avez deux manières de voir la France. Ou bien vous considérez que c'est un pays qui s'appuie sur les collectivités territoriales qui sont respectées. Ou bien l'Etat considère les collectivités territoriales comme des pompes à finances, comme on dit parfois en langage populaire comme des "cochons de payants"....
"Quand une collectivité comme Auvergne Rhône-Alpes apporte sur une opération industrielle 4,1 millions d'euros, Auvergne Rhône-Alpes mérite d'être respectée. C'est pas moi, c'est la collectivité et ce sont les Auvergnats Rhônalpins qui ne l'ont pas été hier."
"Instrumentalisation" du dossier Safran
Le bras droit de Laurent Wauquiez et premier vice-président Les Républicains de la région Auvergne Rhône-Alpes a d'ailleurs évoqué dans son communiqué une "instrumentalisation politique d'un dossier industriel".
L'élu maintient ses propos " hier, c'était une opération de communication pour la majorité du président de la République". Et Etienne Blanc s'interroge : "Est ce que le Nouveau Monde en politique c'est ça ? C'est dire : je suis dans mon clan, je suis dans ma classe, l'autre je ne connais pas ... même quand il finance des sommes qui sont assez importantes ?"