Un collectif de riverains de la Guillotière à Lyon lance une pétition pour interpeller les autorités. Incivilités, violence, attroupements et trafics divers émaillent le quotidien. Le confinement a vu perdurer ces comportements.
Des habitants regroupés au sein du collectif "La Guillotière en colère" ont lancé pour la deuxième fois une pétition pour plus de sécurité. Ils sont excédés par les nuisances répétées.
Alors que l'activité reprend progressivement dans les rues de Lyon, le quartier de la Guillotière, lui, ne semble jamais avoir été à l'arrêt. "C'est simple, ici il n'y a pas eu de confinement" témoigne un commerçant du Cours Gambetta.
Les deux mois écoulés ont vu les regroupements prospérer. On a vu "des gens extérieurs au quartier, des commerces non essentiels restés ouverts, et la police regardait sans intervenir" déplore le commerçant.
"Une zone de non-droit"
A l'angle de la Grande rue de la Guillotière et de la rue Sébastien Gryphe, Steve raconte les rassemblements quotidiens depuis des mois au bas de son immeuble. "Ça peut aller jusqu'à 15 personnes, de jour comme de nuit, des dizaines de cadavres de bouteilles jonchent le sol; le deal se fait au grand jour, c'est devenu une zone de non-droit".Nathalie Balmat, présidente de l'association "Les Riverains de la Guillotière", réside dans ce quartier depuis 25 ans. Elle l'a vu se transformer surtout depuis 3 ans. " Rien n'a été fait pour la sécurité, un vide s'est installé, tous les éléments étaient réunis notamment par son emplacement très accessible en transport".
Les habitants du quartier sont régulièrement témoins de scène de violence. Le 3 mai, une bagarre à coup de parpaings et de battes en fer éclatait entre deux bandes. Vendredi dernier, un vigile était agressé. Cette délinquance et ces nuisances pousseraient de nombreuses familles à quitter le quartier, d'après Nathalie Balmat.
Dialogue avec la Mairie
La maire du 7e arrondissement, Myriam Picot nuance ce constat. Selon elle, la Guillotière connaît ces difficultés depuis de nombreuses années. "Il s'agit surtout de petite délinquance, le problème n'est pas nouveau". Seule différence, les habitants d'aujourd'hui seraient plus impliqués dans la vie locale et aspireraient à plus de quiétude.Après avoir obtenu des effectifs de policiers municipaux supplémentaires, elle assure rester particulièrement vigilante à ce secteur où "il n'y a pas de solution unique mais des causes multiples. La police ne peut régler à elle seule tous les problèmes, il faut une prise en charge sociale de ces personnes".
Les riverains, à l'origine de la pétition, cherchent à interpeller les autorités. Des réunions ont eu lieu avec la Mairie Centrale "qui ouvre un peu plus les yeux sur le phénomène" selon Nathalie Balmat.
Des actions ont été mises en oeuvre telle la fermeture d'une grille du square St-Michel afin de limiter les regroupements. Mais ces opérations restent trop modestes aux yeux du collectif, voire parfois même contre-productives. Selon des riverains, la présence de policiers municipaux Place Gabriel Péri aurait entraîné un simple déplacement des trafics dans les rues adjacentes.