Le réamènagement des terrasses de la presqu'île, sur les bords de Saône, au coeur de Lyon, est remis en cause. Ce projet emblématique de la municipalité est finalement revu à la baisse avec une réduction de moitié de son budget, ce qui reporte son achèvement au prochain mandat.
Le projet était ambitieux et représentait un investissement de près de 30 millions d'euros. Il ne s'agissait pas moins que de réaménager les quais de Saône au coeur de Lyon pour "rétablir le bas port tel qu'on le connaissait autrefois et de rétablir le lien entre presqu'île, les bords de Saône et la colline de Fourvière". Voilà pour l'ambition urbanistique originelle. Plus prosaïquement, il s'agissait de rendre ces quais colonisés par les voitures plus agréables à vivre, pour proposer une immense promenade de 400 mètres sur les berges, au bord de l'eau.
Le projet prévoyait "l'aménagement du quai St Antoine", la création "d'un vaste espace public de 8500 m et d'un grand jardin fluvial en contrebas" sur les rives. Les places St Nizier et d'Albon devaient elles aussi être reconfigurées pour offrir plus d'agrément aux lyonnais. La livraison était annoncée pour 2022
Mais ca, c'était avant que le principe de réalité ne vienne contrecarrer l'onirisme de circonstance. La municipalité a annoncé lors d'un conseil d'arrondissement une réduction de moitié du budget alloué au projet, maintenant réduit à 14 millions et un nouveau calendrier : "Chacun comprendra aisément que pour pouvoir réaliser ces travaux, il faut les phaser et s'adapter aux circonstances budgétaires de chaque mandat et ne pas mobiliser outre mesure des crédits utilisés à d'autres opérations", est -il expliqué. Les travaux seront donc échelonnés, reportant l'achèvement du chantier au prochain mandat, à une date qui n'est pas spécifiée.
Une décision qui ne convainc pas Denis Broliquier, le maire du 2 ème arrondissement. Lui considère que les priorités ne sont pas les bonnes. Il estime que le phasage doit d'abord privilégier la remise en état du haut du quai St Antoine et du quai Célestins , qui accueille un marché très fréquenté, plutôt que la partie comprise entre la place d'Albon et la passerelle du palais de justice. Une urgence qui s'expliquerait par l'affaissement des quais.