"Malgré ma greffe, je peux m'en sortir" : Thierry, médaille d'or et d'argent aux Jeux mondiaux des transplantés

Double médaillé lors des Jeux mondiaux des transplantés en Australie, Thierry Howlett a été greffé d'un rein à deux reprises. Il plaide pour une image positive des greffés. Portrait.

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"La vie aurait pu en être autrement, mais je suis très heureux comme ça". Habitant de Craponne dans la métropole de Lyon, Thierry Howlett, 60 ans, est transplanté du rein depuis trente-six ans. Il revient de Perth (Australie) où il a brillé sur les courts de tennis des Jeux mondiaux de transplantés. 45 pays, avec 1500 athlètes transplantés (du cœur, du foie, des reins...), étaient représentés.  

Thierry Howlett est atteint du syndrome d'Alport. Maladie rénale rare, elle endommage les reins, l'audition et la vision. "Pour la vue, ça va, je m'en tire bien. J'ai un appareil auditif qui me permet de mieux entendre, mais ce sont les reins qui ont été les premiers touchés"

C'est en 1988, à 24 ans, qu'il doit se faire greffer un premier rein. "J'ai été surpris quand on me l'a annoncé, car je ne savais pas ce que c'était. D'ailleurs, encore aujourd'hui, pas grand monde n'est au courant de la nature de cette maladie. Peut-être que si on me l'avait annoncé plus tôt, j'aurais davantage profité de la vie."

Je ne veux pas passer pour le malade de service et risquer de prendre la porte. Je finissais ma journée vers 18 heures, je rentrais chez moi dans la foulée et faisais ma dialyse de 19 heures à minuit et j'allais me coucher. Tous les jours, pendant trois ans.

Thierry Howlett

Thierry Howlett a été ingénieur EDF. Au travail, il n'a rien dit de son syndrome. "Je ne veux pas passer pour le malade de service" et risquer de prendre la porte. "Je finissais ma journée vers 18 heures, je rentrais chez moi dans la foulée et faisais ma dialyse de 19 heures à minuit et j'allais me coucher. Tous les jours, pendant trois ans"

Son épouse, premier soutien

Ses proches l'ont aidé à surmonter cette succession d'épreuves. Son épouse, surtout. "Elle a été formidable, précise d'emblée le médaillé de Perth. Elle a occupé le rôle d'infirmière à la perfection. C'est comme si l'hôpital était venu à moi. J'étais incapable de me ponctionner tout seul, elle l'a fait pour moi". 

Être greffé, c'est vivre normalement. À Perth, il fait la connaissance d'un athlète qui possède un greffon vieux de quarante ans. "Je n'avais jamais vu ça, en général, la durée de vie d'une greffe est de quinze à vingt ans". Il l'a appris à ses dépens. Une deuxième greffe a été nécessaire en 2004, soit seize ans après la première. Et de nouveau les dialyses, de nouveau la fatigue et une deuxième vie qui commence. 

Malgré ça, "je veux montrer que malgré ma greffe, je peux m'en sortir". Le tennis, qu'il a commencé à l'adolescence, lui a permis de "partager des moments inoubliables", avec les amis ou l'équipe de France de transplantés, de Craponne à Perth. Classé "30 - 30/1" pour les connaisseurs, "niveau amateur correct" pour les non-initiés, il aime tous les aspects de ce sport qu'il considère comme complet. 

"Moment de communion exceptionnel"

Médaillé d'or en simple et d'argent en double, il a failli ne pas participer à la grande messe sportive "des gens comme moi". Une rupture des ligaments croisés a tronqué sa préparation. "Il y a un an, je ne connaissais pas l'existence de ces Jeux, mais je suis heureux d'avoir montré une image positive des transplantés". 

"C'était un moment de communion exceptionnel" se remémore Thierry Howlett. "Si je devais y retourner dès maintenant, je n'hésiterais pas une seule seconde", plaisante à peine le Craponnois. Il ne devrait pas attendre trop longtemps. Prochaine étape, Oxford (Angleterre) pour les Jeux européens des transplantés cet été, en août. 

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