Manifestation interdite du 8 décembre : 1.300 euros d'amendes requis contre le porte-parole du groupe d'ultradroite des Remparts

Le parquet a requis mardi 16 mai deux amendes de 1.000 et 300 euros contre le porte-parole des Remparts Sinisha Milinov. Ce membre du groupuscule d'extrême-droite de Lyon, bâti sur les cendres de Génération identitaire, est accusé d'avoir organisé et participé à une manifestation interdite le 8 décembre, lors de la fête des Lumières.

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"Quel que soit l'engagement politique qui est le sien", Sinisha Milinov, 21 ans, "ne peut pas se situer au-dessus des lois. Il ne s'agit pas d'un procès politique", a souligné le procureur de la République Alain Grellet.

Risque de trouble à l'ordre public

Le ministère public reproche au porte-parole du groupuscule d'extrême-droite sa participation à une procession, interdite par un arrêté préfectoral pour risque de trouble à l'ordre public.

Le rassemblement s'est produit en marge de la procession officielle du diocèse de Lyon le soir du 8 décembre, jour de la fête des Lumières à Lyon.

Cette procession interdite était organisée, comme depuis plusieurs années, au nom de l'association Lugdunum Suum, considérée comme un groupe de la mouvance identitaire lyonnaise. 

Un "collectif identitaire" à la "violence endémique" selon le procureur

Le procureur de la République a dénoncé "la violence endémique de ce collectif identitaire", en estimant que M. Milinov avait appelé "ses sympathisants à le rejoindre", en infraction avec l'arrêté préfectoral. Il a rappelé que le militant identitaire avait répondu à une interview télévisée le soir des faits, en justifiant le regroupement.
"N'ai-je pas le droit de faire perdurer la tradition ? J'ai envie de me greffer aux pèlerins, au diocèse et participer", a déclaré M. Milinov. 
Le prévenu a contesté avoir organisé la procession, tout en reconnaissant jouer le rôle de porte-parole des Remparts. Selon sa version, il aurait simplement participé à la procession du diocèse en hommage à la vierge Marie, à titre strictement individuel.
"Au-dessus des lois, il y a les traités internationaux. La liberté d'expression transcende tout", a plaidé en défense Me Pierre-Vincent Lambert. Selon l'avocat, l'arrêté préfectoral n'a pas justifié du risque de trouble à l'ordre public. "Depuis 2015, l'interdiction est systématique pour des motifs stéréotypés", a-t-il affirmé.
Le jugement a été mis en délibéré au 20 juin.

Avec AFP

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