Ce n'est pas encore la sécheresse record de 1997 ou de 2011. Mais ce printemps est bel et bien sec, avec un taux d'humidité des sols digne de l'été selon Météo France. Premières conséquences : certaines cultures vont avoir du mal à pousser.
Un hiver doux suivi d'un printemps précoce : la sécheresse en cette mi-avril est assez exceptionnelle de par sa rapidité.
Les relevés et graphiques de Météo-France, mis à jour en ce lundi 13 avril, le montrent sans l'ombre d'un doute. "Le taux d'humidité des sols était à peu près normal jusque début mars", détaille Christian David. Suivant du doigt la courbe, le prévisionniste en arrive à cette conclusion : "depuis le 15-20 mars, c'est la dégringolade, la courbe chute de manière nette et brutale".
En cette mi-avril, le taux d'humidité des sols est de 0.5% dans certains départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Certes, "ce n'est pas encore un épisode record de sécheresse de printemps comme en 1997 ou en 2011. Et cela peut être compensé par des perturbations pluvieuses à venir" précise Christian David.
Il n'empêche que cette sécheresse a déjà des incidences, comme sur l'activité agricole.
Nuage de poussière à l'arrière du tracteur
A une trentaine de kilomètres de Lyon, Sébastien Galmiche prépare un champ en prévision des semis de maïs, quinoa et chia. Au volant de son tracteur, l'agriculteur a presque du mal à se frayer un chemin dans la terre sèche. Les dents du chisel doivent creuser en profondeur pour trouver des mottes fraiches.
On ne pourra pas implanter nos cultures de printemps, le fourrage ne poussera pas pour les éleveurs, et nos cultures lancées à l'automne dernier comme le blé souffrent déjà de la sécheresse.
Tendance à l'assèchement en toute saison
Pour Christian David de Météo-France, il est clair que le réchauffement climatique est une vraie tendance. Pour cela, le prévisionniste s'appuye et compare des données et moyennes faites sur des périodes de trente ans.Pas de scénario catastrophe pour le moment : "des perturbations doivent arriver par le sud d'ici la fin de la semaine". Il faudra certes attendre pour rattraper le retard de pluviométrie, mais c'est tout à fait possible. "C'est arrivé en 2011 : la sécheresse historique de printemps avait été compensée par des pluies en été".