Des oeuvres d'art prêtées ont disparu. Ont-elles été perdues ou volées? Une synthèse des campagnes de récolement en cours menées à Lyon et dans le Rhône fait état de différentes pièces recherchées, plus d'un millier. Les opérations de recensement et les délibérations ne sont cependant pas terminées.
Le récolement vient du latin « recolere », « passer en revue » et consiste, à partir des inventaires des institutions déposantes, à vérifier sur le terrain la présence et l’état de conservation du bien déposé. Il s'agit en résumé de vérifier que les oeuvres prêtées par le Service des musée de France ou le Mobilier national, par exemple, sont bien à leur place et qu'aucune n'a disparu, n'a été perdue ou dérobée.Attention : le récolement ne se limite pas à un simple pointage de la présence physique des biens et des oeuvres d'art. Il consiste à réaliser une campagne photographique complète du bien, avec l'indication de sa localisation, de son état, de son marquage, de la conformité de l’inscription à l’inventaire.
Créée en 1996, c'est la commission de récolement des dépôts d’œuvres d’art (CRDOA) qui est chargée de piloter les opérations de récolement des dépôts des biens culturels de l’État.
Tous les dépôts d’œuvres d’art dans le département du Rhône et la métropole de Lyon n'ont pas encore été récolés. Certains sites n'ont pas encore fait l'objet d'un recensement. C'est notamment le cas du Musée des Confluences.
Ce mardi 3 juillet, le quotidien Le Progrès a révélé les avancées des enquêtes de récolement menées par le ministère de la Culture et la CRDOA. L'enquête n'est pas encore terminée mais dans la Métropole de Lyon et dans le Rhône, des oeuvres manquent à l'appel...
A Lyon et dans sa région, concernant le taux d'avancée des récolements (83,83%), on dénombre 6517 biens recensés sur 7774 biens déposés dans des bâtiments, musées et institutions de la région.
D'après les résultats des derniers récolements et délibérations de la CRDOA, le taux d’œuvres recherchées dans le département du Rhône et la métropole de Lyon est de 18,18 %. En bref, 1185 biens étaient recherchés, indique la synthèse publiée sur internet. Pour l'heure, des oeuvres restent à récoler et les délibérations de la commission ne sont pas terminées. Il reste donc encore des espoirs de retrouver des oeuvres égarées ou mal répertoriées.
Dans la région lyonnaise, la majorité des oeuvres recherchées proviennent du service des musées de France (SMF), mais aussi du Centre national des arts plastiques (Cnap) ou encore de la manufacture nationale de Sèvres.
On recherche par exemple une sculpture de Ion Condiescu intitulée "Les Mains" qui était déposée au Musée Barthélémy Timonnier, à Amplepuis, dans le Rhône. Une toile, copie d'après Winterhalter, représentant l'Empeur Napoléon III est recherchée. Elle était exposée à la sous-prefecture de Villefranche/Saône.
Autre mission de la CRDOA: statuer sur les biens recherchés. La commission peut prononcer un constat d'échec des recherches. C'est le cas pour 950 oeuvres. Mais elle peut aussi valider les propositions de dépôts de plainte. Ainsi, trois ont été acceptées pour des oeuvres déposées à la mairie de Villeurbanne. Sept pour des oeuvres prêtées au Conservatoire National Supérieur Musique et Danse à Lyon. Et enfin quatre plaintes pour des oeuvres prêtées à l'ENS de Lyon.