Rentrée universitaire : " pas de place en master ", Rose et Sana envoyées en fac à plus de 900 km de chez elles

Elles s’appellent Rose et Sana. Ces étudiantes lyonnaises ont toutes les deux décroché leur licence en juin dernier. L’une en psycho, l’autre en droit. Mais à ce jour elles ne peuvent pas faire leur rentrée à l’Université de Lyon 2, il n’y a pas de place pour elles en master dans cette université.

Rose Dubs et Sana Madrane se sont engagées dans leurs études supérieures avec beaucoup de motivations. Malgré les difficultés rencontrées, elles n’ont pas à rougir de leurs parcours d’études. Sana avait 11 de moyenne en fin de Licence et Rose 14,5 ce qui lui a valu la mention « Bien ».

Elles ne comprennent donc pas pourquoi elles sont recalées, aujourd'hui, à l’entrée en Master à l'Université de Lyon2. Elles se considèrent victimes d’un système de sélection qui, selon elles, est arbitraire. Et ressentent aussi beaucoup de mépris dans les réponses de l’Université.

Aller à 975 km de Lyon? 

Malgré une procédure de recours au Rectorat, l'Université Lyon 2 leur propose des réorientations vers d'autres licences : le risque pour elle est important : perdre une année dans leur parcours universitaire. On leur conseille aussi de se diriger vers d'autres universités très éloignées de leurs domicile, comme Brest par exemple. Brest est à 975km de Lyon : comment assumer ce déménagement et changement de vie ?

Elles peuvent aussi s'inscrire dans des formations beaucoup plus chères. Des solutions qu'elles refusent, car toutes sont hors de portée de leurs moyens financiers.

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Le témoignage d'une étudiante diplômée en licence qui ne peut plus rester en master à Lyon, faute de place. ©France Télévisions

L'Université sans solution?

Face à une administration insensible à leurs arguments Rose et Sana, ont rejoints le collectif des "Sans facs" soutenu par les syndicats étudiants UNEF et Solidaires. A travers la France plusieurs centaines d'étudiants, quelques dizaines à Lyon se manifestent pour faire entendre leurs problèmes d'orientation. Des mobilisations qui ont réussi à peser l'an dernier pour résoudre les difficultés d'orientation de plusieurs centaines d'étudiants. Mais selon les syndicats, ces blocages dans l'orientation ont concerné plus de 9 000 étudiants en 2020. Ils réclament donc, au gouvernement et aux présidents d'universités, des solutions rapides pour créer plus de place dans les masters les plus demandés.

Ce problème de sélection à l'entrée des Masters est connu et reconnu par les responsables universitaires. La présidence de l'Université Lyon 2 comme Sylvie Retailleau, la Ministre des Universités, en déplacement à Lyon ce 2 septembre 2022, reconnaissent la réalité des situations bloquées.

Mais à Lyon 2, on affirme seulement gérer le manque de moyens de l'Université. Il manquerait plusieurs dizaines de places, rien qu'à Lyon dans les filières les plus demandées comme le droit et la psychologie. Donc un budget supplémentaire, pour faire face à l'augmentation du nombre d'étudiants.

Pour une meilleure orientation? 

Du côté de la Ministre, la solution ne passe pas par l'augmentation des moyens. Le projet c'est de faire évoluer le système de sélection pour améliorer l'orientation de tous les étudiants à l'entrée en master. Une sorte de plateforme pourrait être mise en place, l'an prochain, pour éviter que des places en master soient vacantes dans certaines universités, quand d'autres établissements refusent des étudiants.

Pas sûr que ce genre de plateforme rassurent les étudiants aujourd'hui sur le carreau. Pas plus que les syndicats qui espèrent que leur niveau de mobilisations dans les semaines fera bouger les responsables des universités comme le gouvernement.

Pour espérer décrocher la formation de leur choix, elles ont rejoint le collectif des "Sans Fac" qui manifestait ce matin devant l'université  Lyon 2.

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