Dans quelles circonstances Jérémie Llorca est-il mort ? Le corps du jeune homme repêché dans le Rhône il y a presqu'une semaine, a fait l'objet d'une autopsie. Les analyses toxicologiques sont toujours en cours. Chute accidentelle ou volontaire ? Une funeste soirée d'ivresse aux abords du fleuve
Porté disparu dans la nuit du 16 au 17 mai au sortir d'une soirée des Nuits Sonores, Jérémie Llorca a été repêché dans le Rhône une dizaine de jours plus tard, sous les piliers du Pont Raymond Barre. Il est mort par "submersion létale". Autrement dit par noyade.
Voilà pour le constat établi par la justice qui a fait procéder à l'autopsie mercredi dernier. Les expertises, toujours en cours, n'ont pas encore révélé la charge toxicologique dont était porteur le jeune homme de 27 ans ce soir-là. Le séjour prolongé dans l'eau ne facilite pas les analyses. Mais selon les premières constatations, Jérémie n'était plus tout à fait maître de lui-même cette nuit-là, ce qui suffirait déjà à expliquer son parcours chaotique et sa chute dans le fleuve.
La nuit avait été manifestement très arrosée. Mais au contexte alcoolisé de la fête, s'est sans doute rajoutée ce soir là de la drogue, à un niveau qui reste à déterminer. Dans les milieux proches de l'enquête, on spécule sur l'absorption d'une, voire de plusieurs substances toxiques combinées. Un cocktail qui pourrait avoir conduit Jérémie Llorca à se mettre particulièrement en danger, tandis qu'il rejoignait son domicile à pied.
L'enquête en cours permet aussi de pointer un contexte personnel particulier. Jérémie traversait une période difficile dans sa vie sentimentale, ce qui pourrait expliquer son niveau d'ébriété et sans doute d'autres excès. Difficile dans ces conditions, en l'absence de témoin direct, de savoir si Jérémie est tombé malencontreusement à l'eau ou s'il l'a fait sciemment, dans un geste de désespoir.
La justice évoque à ce titre la multiplication préoccupante des "comportements à risques" aux abords du fleuve. La consommation irréfléchie d'alcool, jumelée de plus en plus souvent à la consommation de cannabis ou de drogues plus dures, aboutit à des conduites dangereuses qui se paient cash le moment venu. Le Rhône et la Saône, dont les abords ont été rendus aux lyonnais pour qu'ils en profitent aux beaux jours, peuvent aussi constituer un danger spécifique lorsque les convives ont perdu toute notion des réalités. La proximité du fleuve doit toujours inciter à la prudence, surtout au plus fort de la fête, quand la vigilance s'est précisément relâchée.