Le prêtre franco-canadien Johannes Rivoire, accusé d’avoir abusé de jeunes Inuits dans les années 60, ne sera pas exclu de sa congrégation.
La nouvelle est tombée comme un couperet. Le prêtre franco-canadien Johannes Rivoire, accusé d’agressions sexuelles sur de jeunes Inuits au Canada, ne sera pas exclu de la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée (OMI). Les démarches pour évincer le religieux avaient été lancées après une visite d’Inuits au siège lyonnais de la communauté religieuse.
Échec de la procédure d'exclusion
Sa congrégation religieuse a regretté l’échec de la procédure d’exclusion, précisant dans un communiqué “avoir épuisé toutes les ressources canoniques à disposition pour le contraindre à se présenter devant la cour". L’avocat du prêtre a notamment opposé à la procédure la “santé déclinante de son client”. De son côté, l’OMI s’est dit "déçue", tout en présentant des excuses “à toutes les victimes”.
Johannes Rivoire avait été envoyé par sa congrégation dans le Grand nord canadien en 1960 et y était resté une trentaine d’années. Un premier mandat d’arrêt avait été émis contre lui par la justice canadienne pour agression sexuelle sur mineures en 1998, suivi d’un second en 2022, à la suite de nouvelles plaintes. Des accusations d’agressions sexuelles que le Père Rivoire a toujours niées, sans accepter toutefois de se présenter devant la justice.
Une justice difficile à obtenir pour les victimes
Le prêtre nonagénaire vivait il y a encore quelques mois dans une maison de retraite lyonnaise. C’est devant ce lieu qu’une association avait réalisé une action coup de poing l’année dernière pour exiger son extradition, en vain. Le père Rivoire serait désormais hébergé au sein d’une communauté de sa congrégation de missionnaires quelque part en France.
Pour les victimes Inuits, son exclusion de la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée aurait eu le goût d’une petite victoire. La loi française interdisant l’extradition de ses ressortissants, ils n’obtiendront peut-être jamais justice malgré les mandats d’arrêts canadiens.