Policier fauché à Bron en 2020 : "J'ai juste voulu m'enfuir" se défend le chauffeur du fourgon à la barre

Au premier jour d'audience, Farès D. a reconnu être le chauffeur du fourgon de 3 tonnes qui a renversé un policier en janvier 2020 à Bron, près de Lyon mais il nie toute intention de tuer. "J'ai juste voulu m'enfuir" a-t-il déclaré devant les jurés.

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Farès D., 24 ans est jugé pendant 3 jours devant la cour d'Assises du Rhône pour meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions. 

"La question c'est de savoir s'il en mesurait les conséquences, et si au-delà de ça, sa volonté était de tuer. Tout le débat de cette audience est celui-là. Et je suis intimement convaincu qu'il n'a jamais eu cette intention", a déclaré à la presse son avocat Me Julien Charle.

Des malfaiteurs mal préparés

Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2020, Farès D. est au volant d'un fourgon. Il vient, avec des complices, de braquer un chargement de lessive en Isère. "Des opportunistes", dit l'un des témoins, major de police, décrivant des malfaiteurs parfois mal préparés.

L'équipe de malfrats est alors sous surveillance de la police. Une quinzaine de faits leur sont imputés, selon la même méthode : des vols de fret avec violences en se faisant passer pour la police. Cette nuit là, les policiers décident de les interpeller.

Le Groupe d'appui opérationnel (GAO), auquel appartient Franck Labois, le policier tué, vient en renfort pour intercepter le fourgon. A hauteur de Bron, la camionnette se retrouve coincé par deux véhicules. En essayant de se dégager, elle percute alors Franck Labois.

A la barre, le directeur du GAO la voix brisée décrit son arrivée sur les lieux du drame. "Franck est étendu, et là c'est une vision d'horreur", décrit le commandant de police. "Franck a peut-être trop réfléchi", tente de comprendre son chef, qui précise que depuis juillet 2017 "au GAO nous n'avons jamais fait usage de l'arme".

"J'ai pas voulu faire ça"

Interpellé quelques jours plus tard, le 16 janvier 2020, Farès D. reconnaît immédiatement qu'il est le conducteur selon les enquêteurs. "J'ai pas voulu faire ça. J'ai vu un espace, j'ai accéléré sans me dire que j'allais le percuter", affirme-t-il en fin de première journée d'audience.

Mis sur écoute à la prison où il est en détention provisoire, Farès D. affirme à des proches que le policier a voulu "jouer au superhéros". "C'était lui ou moi", affirme-t-il. Des propos que l'accusé assure aujourd'hui regretter. "J'ai beaucoup de regrets, malgré ce que j'ai pu dire".

La famille de Franck Labois "attend beaucoup de la justice"

Le procès doit durer 3 jours. Trois jours au cours desquels, les jurés devront déterminer si oui ou non Farès D. a délibérément foncé sur Franck Labois. Une épreuve pour la famille du policier. "Il travaillait pour la justice mon frère, donc j'attends beaucoup de la justice. On verra bien. C'est un moment très difficile", glisse le frère de Franck Labois. 

Le verdict est attendu ce mercredi 9 novembre 2022. 

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