Le procès du meurtrier présumé de Franck Labois, policier renversé en janvier 2020 par un fourgon, s’ouvre aujourd’hui devant les Assises du Rhône. Son meurtrier présumé risque la réclusion criminelle à perpétuité. La famille et les collègues de Franck Labois attendent beaucoup de ce procès.
Franck Labois, policier de 45 ans, a été délibérément renversé par un fourgon lors d’une opération nocturne à Bron dans la nuit du 10 au 11 janvier 2020.
La famille des policiers en quête d'explications
Son agresseur présumé est jugé à partir d’aujourd’hui et pour trois jours devant la cour d’Assises du Rhône. "La famille attend la vérité, Ils attendent que l’accusé dise réellement son intention homicide puisqu'il a reculé puis accéléré à fond sur Franck Labois qui était devant lui", précise l’un des avocats des frères et de la mère de Franck Labois. "Donc c’était impossible de ne pas le voir et d’imaginer les conséquences de cet accident, enfin de ce meurtre. Parce que ce n’est pas un accident, c’est un meurtre".
Une famille en quête de vérité. «Ce sont des gens qui sont humbles, ce sont des personnes qui essaient de comprendre pourquoi on a ôté la vie de celui qui était au sein de la famille le petit frère, celui qui aidait, qui était généreux, précise Jean-François Barre, l’autre avocat de la famille de Franck Labois. C’est de l’incompréhension, et surtout une volonté de connaître les raisons pour lesquelles l’accusé ne s’est pas arrêté malgré les sommations».
12 policiers se constituent parties civiles
Ils veulent dire qu’ils souffrent. Ils veulent dire qu’ils ont subi une perte.
Me Laurent-Franck Liénard, avocat des policiers
L’accusé a déclaré qu’il était sous stupéfiant et qu’il n’avait pas toute sa conscience au moment des faits. Dans le fourgon qu’il a reconnu conduire après un vol, il n’y avait que des cartons de lessive. Chronique d’une violence ordinaire pour ses collègues policiers. «C’est un drame mais c’est un drame qui est caractéristique d’une violence quotidienne et c’est pour ça que c’est important : aujourd’hui, c’est cet homme-là qui est tombé. Demain, ça en sera un autre et c’est ça qui est terrible, décrypte l’avocat des policiers, Laurent-Franck Liénard. Ce n'est pas que le refus d’obtempérer, le fait que la valeur de la vie d’un policier est nulle. On peut l’écraser, on peut le percuter pour fuir, parce que on n’a pas de permis de conduire, parce qu’on a volé de la lessive( …) c’est pour ça que ce procès est important. On attend beaucoup la réponse judiciaire».
Sur les 15 policiers que compte le Groupe d'appui opérationnel (GAO), le service dont Franck Labois faisait partie, 12 se sont constitués ce matin parties civiles. «Ils veulent dire qu’ils souffrent, ils veulent dire qu’ils ont subi une perte. C’est la raison pour laquelle ils se présentent comme des victimes de cet acte et pas seulement comme des témoins. L’effraction psychologique est majeure. Ils ont subi un dommage qui est irrémédiable, irréparable. Et c’est ça qu’ils veulent dire à la barre."
L'accusé, en état de récidive, risque la réclusion criminelle à perpétuité.